A l'heure où, en France, un Arabe doit être Jamel Debbouze ou rien, parlons de Samy Naceri.
Samy Naceri, contrairement à d'autres, ne traîne pas derrière lui un "comédie club" de piteux péteux de l'humour naze. Naceri, comme dans la chanson, a mauvaise réputation. Naceri est en taule depuis le 5 janvier. La raison ? Il a menacé d'un couteau le videur d'une boîte de nuit. L'histoire est connue. Les canards, la TV ont fait leur Une sur "l'affaire", rappelant avec joie que l'acteur est avant tout connu pour sa "violence". Et chacun de baver sur l'enfance triste d'une racaille, les fréquentations douteuses, les coups, les insultes, j'en oublie.
Violent, Naceri l'est sans doute. Même si, dans "l'affaire", c'est lui qui a fini la gueule explosée contre le capot d'une voiture, avec quatre dents en moins, après que les vigiles ont débranché les caméras de sécurité pour taper tranquilo. Violent, il l'est surtout contre son corps qu'il charge au max. Drogues, alcool, la totale. Les pires branlées, Naceri se les inflige à lui-même. Quand la colère monte d'un coup, ou la mélancolie, c'est la même chose. Ainsi, quand il apprend la mort de sa mère - alors qu'il est clean, comme disent les gentils requins, depuis huit mois -, Samy s'écroule, d'abord par terre puis dans le fond d'une bouteille. Pour oublier, se souvenir, casser les pattes à la douleur. A la fin, la douleur, évidemment, remporte toutes les mises. Et Samy, au Tribunal, ne peut que dire : "Je suis un paranoïaque. Je vois le mal partout quand j'ai bu."
Les juges et autres procureurs devraient écouter Naceri quand il peine tant à se défendre. Sonné, il n'avoue qu'une chose : le mal qui ne le lâche pas. Encore moins entre les murs de sa zonzon. En zonzon, le mal ne donne que peu de solutions : la tête contre le béton ou les tablettes de cachetons à outrance. Après avoir écouté Samy, les juges et autres procureurs devraient enfin le laisser partir. Son frère Bibi viendrait le chercher et l'amènerait dans un de ces palaces du nouveau monde, où l'on croise quelques fous et d'adorables anorexiques au sourire triste qui éloigne la mort. Naceri se referait la cerise, il lirait Huit millions de façons de mourir de Lawrence Block et Lettre à mon juge de Simenon. Puis il remonterait vite sur scène pour jouer, par exemple, le premier rôle d'une nouvelle adaptation d'Orange Mécanique.
Il faut libérer fissa Samy Naceri !
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17 commentaires:
Pour une fois que c'est moi qui peut donner un conseil de lecture allons-y...
ALG, si ce n'est pas fait, vous DEVEZ lire La Fille de nulle part (hélas rééditié par La Découverte, ce devait être le premier titre de la MR, trouvez-le en 10/18, plutôt), sur laquelle Alfredo a écrit un très beau papier dans Shanghai Express, et qui est accessoirement le plus beau roman de Fredric Brown.
Bien noté le conseil : La fille de nulle part est sur le dessus de ma pile. Je l'amène en Bretagne dans une semaine.
La relecture de ce bouquin a été un superbe moment. Lu à 15, 16 ans, évidemment focalisée sur l'intrigue, très belle et très secondaire, en fait. Relu à 31, 32, et découverte d'un nouveau livre, l'alcool et l'amour, la colonisation mentale, Taos, le couple à l'abandon, une ode aux mortes et aux fous.
Une ode aux mortes et aux fous, c'est très joliment dit
Thanks, mais c'est le livre, il me semble. Une longue virée amoureuse à la recherche d'une morte, où l'alcool anéantit le temps.
L'article d'ASG le dit très bien (quelque part dans les archives de Mau, je ne suis pas sûre de l'avoir mis chez les Moissonneuses)
J'ai l'article d'Alfredo dans Shangai Express. Alfredo qui, comme tous les écrivains de classe, est un critique classieux.
Très bel article sur ADG aussi, la classe du type au pull jeté sur les épaules.
À vrai dire, SE ne vaut que pour ses critiques (et comme contre-exemple de maquette). Mais il va prendre la grosse tête, ce garçon, arrêtons.
Oui SE montre toutes les limites de la notion de "genre". je crois qu'ils ont encore du mal d'ailleurs ...
Aux dernières nouvelles il n'y a pas de numéro 6... La maquette est hideuse et empêche les meilleures volontés de lire. Les couv n'en parlons pas. Quant au choix du nom du canard... on le trouve parfois au rayon "trains" (car il existe dans certains Relais H des rayons "trains"). A vrai dire, je n'ai lu de SE que les articles qu'on m'a envoyés, et j'ai mis mes sous dans le dernier pour Jenny Ames, point barre.
Dommage toutefois que le numéro illustré par Slocombe ne soit pas sorti
Lequel ? Slocombe, je le vois mardi à la Hune. Très possible DA de la MR... Alléchant, non ?
extra pour la MR. Je crois que c'était le n° 3 ou le 4, celui de la première interruption. Tiens tu devrais mettre des photos made in Slocombe sur ton blogue
C'est prévu. La série des filles plâtrées. Tiens, je vais le faire tout de suite, d'ailleurs.
La MR va ressusciter l'esprit des belles Nuits blêmes de 10/18.
Slocombe onlaïne chez les Moissonneuses. Evidemment.
Oui, du blanc et du mimosa : totale sensualité !
J'en blogue une autre que j'aime, avec corset, et impasse en travaux et radio avant les plaques en contrepoint.
Et puis Parisis, parce que je suis une fille qui suit les conseils des gens, en fait.
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