Dans le train Paris-Bruxelles-Köln,
Ses yeux d'écume
se plantent
se perdent
dans les paysages de l'enfance,
allument la mèche d'une douce mélancolie.
Elle est belle comme chacun des mots
d' Union libre ,
poème écrit par André Breton en 1931
pour être offert,
au mois de mai 2009,
à miss Judith S. von E.,
jeune fille à la grâce légère et profonde
qui me fait penser à la foulée de Katrin Krabbe
dans le temps jadis, Tokyo 1991.
Sous la caresse lointaine du vent et de la vitesse,
Elle boit du vin d'Afrique,
sourit aux heures passées,
se souvient d'un homme mal rasé,
un connard,
un gigolo,
dont elle est amoureuse
dont elle a peur
dont elle goûte
la langue et la peau.
Sur sa lèvre inférieure,
une blessure sexy
lui rappelle,
alors qu'elle arrive dans son pays,
qu'elle doit revenir
vite
venger,
sensuelle à mort,
l'arrogant affront
tranchant comme un "Je t'aime"
voyou
déposé du bout des dents.