mercredi 23 décembre 2009
Jean-Marc Parisis parle de Paul Gégauff, Tous mes amis, dans le Figaro magazine ...
lundi 21 décembre 2009
Lettre d'amour
Dans la folie douce des verres de vodka,
à Berlin, sur les zincs de Paris XIVe ou sur le sable froid de la mer du Nord,
Dans l'esquisse des rires et des baisers de tes 17 ans,
Dans l'accélération de ton souffle quand mes lèvres s'emparent de ta nuque, de tes épaules, de tes seins,
Dans ta mélancolie qui, avant de cogner, éloigne les tempêtes de mon crâne,
Dans ton art féerique et surréaliste de l'amour fou,
Dans la grâce nue qui, sous l'eau brûlante, te pare et met l'eau à la bouche de toutes les envies,
Dans tes sourires quand je parle de Paul Gégauff, de Claude Sautet et de la couleur des années 70,
Dans les mille et une autres choses de cette vie que nous matadorons,
Je t'aime,
mademoiselle,
Je t'aime,
plein soleil de juillet,
dans l'écume d'automne,
sous la neige des singes en hiver,
Je t'aime,
à tombeau ouvert,
le coeur battant.
mardi 24 novembre 2009
Berlin, Berlin
L'air d'automne avait la douceur de ta peau et un soleil improbable, au petit matin, dirigeait son projo sur les têtes brunes de gamins turcs jouant au foot.
Dans Kreuzberg, suivant le camarade Damien Guillaume, nous marchions sur des ruines taguées par des Basquiat de l'Est, géographie réinventée par-delà la faillite.
Dans Mitte, le chic et le toc à la Champs-Elysées. No comment.
Prenzlauer berg, sur les décombres de la RDA, nous insultions, sourire aux lèvres, les bobos, les babas et les poussettes triomphantes.
Un enfant, n'est-ce pas, est corniaud comme ses parents.
Sauf ma Lou', qui t'intrigue, t'enchante, te happe, quand je la fais, d'un coup de fil, complice de nos dérives lointaines.
Karl-Marx Allee, tu en as eu marre.
La faim et le talon en vrac de tes bottines de demoiselle sensuelle.
La faute aux pavés défaits des murs.
Au coeur d'Alexander Platz, j'ai aimé tes dents croquant des Curry Wurtz et tes blanches semelles de vent.
Devant un bistrot appelé "Madame Claude", ta main a cherché la mienne, puis l'a serrée, la nuit tombée, pour faire fuir le froid.
Damien parlait des juifs massacrés, des antisémites d'hier et d'aujourd'hui, de Henry Rousso et du roman - "Du rififi à Ramallah" - que j'éditerais, un jour.
Nous nous engueulions sur Polanski, Frédéric Mitterrand et sur l'art de la pêche les jours d'élection.
Tu m'as dit :
"Je ne sais pas qui tu es".
J'ai répondu :
"Je suis le rejeton de l'écume froissée et d'un rayon de beauté".
Tu as soupiré.
J'ai vrillé, tout cassé, filé, jeté ma clope au vent mauvais.
Tu as murmuré,
à l'heure des aubes grises,
un « Je t'aime » qui, sans cesse, résonne.
Au balcon, en terrasse, dans des bars où les canapés avaient la grâce du cuir défoncé, nous fumions des marlboros, des lucky strike, comme si le monde d'avant n'était pas mort.
Danke.
Bitte.
Et Fuck la commémoration.
Vingt ans après,
les cons lèchent le cul des morts, des bons soldats du capitalisme et des putes au visage triste de l'ex-bloc détesté.
Plutôt le Mémorial des soldats de l'Armée rouge morts pour libérer l'Allemagne.
Pour se souvenir.
Sous nos pieds, Treptower park, 4 800 cadavres.
Avant la fugue finale : vodka russe, éclats de rire et nos corps mêlés à l'instant des songes ivres. Tout était bien.
Te souviens-tu, mon amour, de Berlin un ouiquende long de novembre ?
mardi 3 novembre 2009
Le rire des goélands
vendredi 30 octobre 2009
Christian Authier parle de "Tous mes amis" et de Paul Gégauff
Christian Authier, L'Opinion indépendante, le 30/11
mercredi 14 octobre 2009
Gégauff encore - Tous mes amis ...
dimanche 20 septembre 2009
Gégauff, "Tous mes amis", 22 octobre, esquisse, préface ...
Du magazine people au temps jadis, tirons sur le fil.
Paul Gégauff aimait les mots, la pêche au gros, l'alcool et les femmes. Les paysages aussi, ceux d'Ouessant, île sauvageonne de la fin de la terre où il s'exilait quand il voulait arrêter de boire, laisser le vent décider.
Dandy élégant attaquant au couteau la "vie sordide", il fait penser à Paul-Jean Toulet, le poète de « la douceur des choses » :
« Dans Arles, où sont les Aliscams,
Et que se taisent les colombes:
Parle tout bas si c'est d'amour,
Au bord des tombes. »
Dix ans plus tard, il était mort (la douceur des choses, au bord des tombes).
Au commencement de Gégauff : la langue française, la « griffe », la blue note du « beau style ».
Quatre romans publiés, entre 1951 et 1958, aux Editions de Minuit: Les mauvais plaisants, Le toit des autres, Rébus et Une partie de plaisir. Au catalogue, il voisinait à l'époque avec Georges Bataille, Jacques Brenner, Henri Calet. Un peu d'électricité dans le Butor, de flamboyance dans le Duras, ce qui plut à Roger Nimier : "Les qualités de Paul Gégauff sont : le cynisme, le sens de la drôlerie, un style vif où la pensée saute d'un mot à l'autre comme une puce."
Paul Gégauff : le hussard dans les écuries du Nouveau roman.
Romancier de talent, Gégauff devient scénariste/dialoguiste de génie, l'Arsène Lupin du 7e Art.
Parce que "Le cinéma, c'est du pognon, il faut bien le dire." Et du pognon, il lui en faut pour flamber, sortir les plus jolies filles, descendre de bonnes bouteilles, ne rien faire.
Paul Gégauff s'appelle aussi René Clément, Eric Rohmer, Claude Chabrol ou Jean-Luc Godard qui lui doivent, dans les années 60/70, leurs meilleurs films et une poignée de personnages hors-norme.
Il leur donne ses plus belles répliques, puis les dézingue en souriant: "La chose la plus dominante chez Godard : obsédé sexuel. Myope et obsédé sexuel. Momo (Rohmer) : pas myope mais également obsédé sexuel, sur un autre plan. C'est tous les deux des zombies, tous les deux rêvent sur des filles dans des cafés. Ils se ressemblent sur plus d'un plan. Rivette : autre obsédé sexuel, mais alors lui, complètement inoffensif ! Chabrol : pas obsédé sexuel, mais alors pas du tout !"
La Gégauff's touch : Plein soleil, Les cousins, Les bonnes femmes, Les biches, Que la bête meure, Une partie de plaisir, Docteur Popaul, More, La vallée, mais aussi, alors que la fin est proche et qu’il est définitivement grillé aux yeux des "professionnels de la profession" : Brigade mondaine, la secte de Marrakech, Les Folies d'Elodie, Frankenstein 90 et Ave Maria.
Des vieilleries, des nanars ? Le bordel coloré d'un fou qui fait sonner, une dernière fois, la langue française sur les décombres d'une bourgeoisie pas encore crevée.
Sur les jeunes, les vieux, les hommes, les femmes, les riches, les pauvres, les sentiments flous, les culs-bénis, les tièdes, les crânes rasés, les cheveux longs, sur la laideur partout à l'oeuvre, Gégauff fait feu, en vengeur dilettante et classieux des outrages subies par la beauté, ce beau soucis. Et il touche, d'un éclat de rire diabolique.
Se jouant de la fiction autant que des « moments nuls », il se moque de tout et de tous. Il arrive dans les soirées chics parisiennes en costume d'officier nazi. Il pique la canne blanche des aveugles. Dilapide un héritage en Espagne. Considère Gandhi comme le plus grand criminel du XXe siècle. Se proclame de droite pour effrayer les pieds-pensants de gauche. Annonce son mariage et son divorce dans la même phrase. Insulte les féministes. Joue Mozart sur un piano à queue, en fumant le cigare, au milieu d'une cour de ferme. Dit à la jeune chieuse qui partage sa vie : « Tue moi si tu veux, mais ne m'emmerde pas ! ».
A l'écran, ses mots sont des balles mortelles dans la bouche de Jean-Claude Brialy, Jean Yanne, Jean-Louis Trintignant, Jean-Paul Belmondo, Alain Delon ou du feu follet Maurice Ronet.
A l'écran, ses mots sont un peu de rouge sur les lèvres de Marie Laforêt, Romy Schneider, Brigitte Bardot, Stéphane Audran, Jacqueline Sassard, Monica Vitti, Caroline Cellier ou Laura Antonelli.
Silhouettes célèbres ou oubliées sous le ciel de l'Hexagone.
Pour Bernadette Laffont, Gégauff, "c'était un génie, le Brian Jones de la Nouvelle vague."
La France, finalement, a eu deux scénaristes de génie : Audiard et Gégauff.
1969 : année érotique où Gégauff publie son dernier livre, un recueil de nouvelles : Tous mes amis. C'est un régal de noirceur, c'est chez Julliard. Du côté de chez Sagan, pas étonnant. Un peu de soleil dans l’eau froide.
Plus tard, entre 1972 et 1978, Gégauff écrit des poèmes. Le recueil existe, relié par sa fille Clémence et par son fils Pierre. Il livre là ses mots les plus émouvants, à l'assaut et à la caresse. Il castagne la terre entière, se met à genoux devant les souvenirs d'une femme aimée, cogne ces mêmes souvenirs, couve ses enfants de trop loin, évoque « l'aile des phares la nuit », « la plainte des cargos » et les angoisses qui rôdent :
« J'ai visité une jolie ruine :
Moi. »
Nouvelle vague, Hussards, un même zinc.
Gégauff / Blondin, trajectoires croisées, précipices frôlés, souffle au coeur.
Talents gâchés ?
Armes déposées, en attendant l'impossible baroud d’honneur, tumultueux et mélancolique comme une déclaration au dessus des fleuves :
Quand elle passe sous tes pieds,
Te regrettant déjà,
Ondulants secrets
De ce qui vient, de ce qui va
Dans la lumière,
Courant et bras,
Remous que l'avenir désespère. »
L’adieu de Gégauff est un magnifique début de roman : « Paul Gégauf, soixante et un ans, écrivain et scénariste, a été assassiné de trois coups de couteau, dans la nuit du samedi 24 au dimanche 25 décembre 1983, par sa compagne âgée de 25 ans, à Ghoevic, en Norvège. La jeune femme, dont l’identité n’a pas été révélée, a reconnu les faits. »
Une affaire à suivre...
dimanche 13 septembre 2009
Svetlana Boginskaïa
samedi 8 août 2009
La fin de la terre, on dirait le sud
lundi 6 juillet 2009
Remember Corsica
vendredi 3 juillet 2009
Comme un interdit
On en est où ?
Miss Ylang Ylang m'a rendu mes armes, belle comme jamais ; ma Lou' est au soleil de la fin de la terre et dans les bras d'Eole ; une jolie gigolina est au coeur des paysages féeriques d'Oberwinter, lopin qui aurait plu à Gracq et à Breton je le sais.
On en est où ?
Dans un jardin, hors du temps, on réinvente le temps des copains, avec messieurs Paulin et Guillaume, comme les vieux, sur un banc, à Manosque. A l'Ami Pierre, CCA a des jambes bronzées qui nous aiguillent vers le beau bizarre. A l'Ami Pierre et ailleurs, Agnès est une belle amie si précieuse que j'aimerais, de loin, boire son chagrin classe et canaille pour qu'elle tue encore beaucoup de crevettes. En terrasse d'un bistrot, le camarade Leroy a l'élégance stylée des costumes en lin qu'il porte, l'été venu, du regretté ADG et de "Sauter les descriptions", le texte inoui qu'il publie, semaine après semaine, sur son blogue (http://feusurlequartiergeneral.blogspot.com/2009/06/sauter-les-descriptions-22.html).
On en est où ?
Les nuits de saoulerie, de rage de dents et d'insomnie, on se surprend à aimer Alain Robbe-Grillet en regardant "Glissement progressif vers le désir" sur une chaîne que mes amis et moi regardons aux mêmes heures. On reparlera de Robbe-Grillet car on reparlera de Olga-Georges Picot et de Anicée Alvina, mortes inoubliables.
On en est où ?
Un vendredi soir, éloignant les vieux désaccords du blues à coups de rosé made in corsica, on écoute, encore une fois, Christophe. "Comme un interdit", montage très pineupe. Hold-up parfait des sens. On écrira un jour sur les chansons de Christophe, comment elles ont forgé nos nuits, nos aubes. Avant on écrira autre chose. Il est temps, Christophe dans l'oreille, de mettre sa peau sur la table.
dimanche 21 juin 2009
AMERICAN GIGOLO - HQ Trailer ( 1980 )
Il est bon de revoir, à une heure improbable de la nuit, American Gigolo sur une chaîne du cable. Parce qu'il faut se souvenir que le désir, comme l'amour chez Bukowski, est un chien de l'enfer. Parce que Paul Schrader est le meilleur des scénaristes américains - Taxi driver, Hardcore, Yakuza, Obsession, Raging Bull, A tombeau ouvert ... - et un réalisateur de qualité - il filme les bars d'hôtel avec la maestria mélancolique d'Edward Hopper. Parce que, en 1980, Richard Gere ne nous les brise pas encore avec son Lama en robe orange. Parce qu'entendre Debbie Harry chanter "Call me" nous incite toujours à appeler, par delà les frontières, de belles et blondes étrangères juste avant que leurs paupières se ferment. Parce que Lauren Hutton, en corsage blanc échancré ou un drap dévoilant épaules, aube des seins et jambes délicatement hâlées, est une femme qui ne cesse de nous hanter. Comme la danseuse de "Menuet", poème de Raymond Carver.
vendredi 22 mai 2009
La foulée de Katrin Krabbe
jeudi 21 mai 2009
La légèreté des lucioles
lundi 11 mai 2009
Soleil cou coupé ...
rescapée d'un vieux monde englouti,
elle roule à fond la caisse.
Dans l'amour comme sur la route,
elle mêle la plus extrême douceur
et la passion des murs fracassés.
Elle porte des gants de cuir blanc,
une robe de nuit
et des bottes de cavalière de l'asphalte.
le soleil caresse sa blondeur au vent,
samedi 25 avril 2009
La dolce vita
La bande-son de nos "Nuits graves"
En noir et blanc
où s'imprimerait, par exemple,
le rouge des bottes
de la plus jolie blondine de la Cité,
Miss Judith S. von E.
mardi 21 avril 2009
jeudi 2 avril 2009
Une brindille
jeudi 19 mars 2009
Volutes
Une blonde est pendue à mes lèvres
Classe et canaille,
Elle m'offre son souffle
avec la sensualité sexy
des héroïnes de films noirs
Elle aura sans doute
la peau
de mes poumons
de mon coeur
qui, pourtant, s'en foutront grave.
Le jour, la nuit où,
Une blonde pendue à mes lèvres,
Je crâmerai à feu doux,
J'aurai pour seul plaisir
Les arabesques de ses volutes bleus, rouges, orangés,
sous mes yeux pochés.
"Lyrisme post hussard" (III)
Elsa habitait Quai de la Pré-Vallée. Théo connaissait le chemin. Il avait eu, quelques mois auparavant, une maîtresse dans le quartier. Une prof’ de droit des affaires dont la sexualité ne s’exprimait que les volets fermés et la lumière éteinte.
Après avoir dépassé la Place de Bretagne et longé la Vilaine, laissant derrière lui les reflets cuivrés de son eau dégueulasse, des parkings et encore des parkings, Théo arriva au pied de l’immeuble d’Elsa. Il pianota sur le cadran du digicode. La porte s’ouvrit, coup de chance. Au téléphone, Elsa lui avait glissé qu’elle logeait au dernier étage.
Dans l’ascenseur, Théo repensa à sa brune silhouette qui banalisait toutes les autres. Elle s’était envolée comme un petit rat quitte le rond de lumière de la poursuite, se retire dans sa loge. Pour changer de tenue, déguster un verre de Pouilly, inspirer quelques effluves de brouillard avant le rappel.
Elsa : un mètre soixante-neuf d’érotisme sublimé par la voix, par les gestes.
Théo aimait la douce folie de ce qu’elle disait et ne disait pas. Il aimait la marque de ses pommettes quand elle soufflait la fumée de sa cigarette, la tête très légèrement inclinée sur le côté. Il aimait le pincement de ses lèvres quand elle était en colère. Il aimait le désir qu'elle faisait naître de retrouver le goût des premiers amours.
L’ascenseur s’ouvrit sur un vaste palier, trois portes dont une entrouverte que Théo poussa sans hésiter. Il traversa le couloir, entra à l’aveugle dans une grande pièce obscure. Il ne voyait que la nuit, le halo de la lune trouant une fenêtre sans persienne et une paire d’yeux fixés sur lui.
Son manteau jeté par terre, il rejoignit le souffle d’Elsa. La nuisette noire qu’il froissa lui révéla la nuque, les épaules, l’intérieur des cuisses et des jambes fines et musclées.
Les lèvres d’Elsa cherchèrent les siennes, sa langue les trouva. Un baiser doux et profond, mouillé d’une salive à boire sans modération, enroulé autour d’autres baisers. Les bras se refermèrent, embrasèrent les fringues, les draps, les sens.
Théo obéit à l’ordre obscène d’Elsa.
dimanche 15 mars 2009
Cyrano face aux cochons, aux enculés, aux tièdes, aux laquais et autres minuscules branlotteurs du rien
samedi 7 mars 2009
La jeune fille de Manhattan - 2
d'une fugue
à la Gary, à la Drieu
Mais elle ne connaissait
ni Maurice Ronet
ni Alain Leroy
Elle croyait aimer le monde d'avant
Elle était juste d'aujourd'hui
aux ordres des petits diktats des kapos du temps qui ne passe plus
Elle croyait que les hommes la voulaient joyeuse
Les hommes s'en tapaient
Les hommes la voulaient
fragile et violente
mélancolique et gifleuse
douce et les lèvres peintes
Elle croyait carburer à l'excès de vie
Elle n'avait, dans le sang, que la mousse lasse
de ses Capuccinos
Elle est morte
sans s'en rendre compte
Tombée dans l'escalier
à la fin de sa dix-huitième heures de travail
C'était un mercredi
Diable, pourtant, qu'elle était jolie
La jeune fille de Manhattan.
dimanche 1 février 2009
Branlée maison
mort.
Bien fait pour sa gueule de bois.
Salaud, enculé, égoïste, cador de merde.
Il morfle comme le mec qui en a trop donné, n’en a trop fait qu’à sa fête.
Il paie cash son outrance.
Il raque pleine face pour l’ensemble de son œuvre :
Les coups du sort, les coups tordus, les coups de poker
Et le peu de beauté qui s’y cachait.
Dans un coin du ring, il se dit pourtant,
La trogne en sang,
Que la beauté, c’était important
La quête des derniers fadas,
Des feux follets adeptes de l’or du temps.
La légèreté du papillon, le coutelas du frelon.
La beauté, il l’a embrassée, l’a castagnée :
Elle se venge.
Dans un coin du ring, il sourit encore,
Le corps cassé en deux.
Il encaisse
Il encaisse
Cœur sec comme une motte de terre du sud explosée sur un mur.
Il se prend une branlée maison
Même s’il sait que,
A la fin de l’envoi,
Il touchera,
D’un doigt pas encore mort,
mardi 27 janvier 2009
Le repos du guerrier
vendredi 23 janvier 2009
Marc-Edouard Nabe n'est pas mort
La beauté d’un ratage
Dans Le vingt-septième livre, préface à la réédition du Régal republiée en un mince volume, Nabe se souvient de ce qu’il appelle sa «casserole» et d’une époque où «être juste considéré comme non socialiste t’empêchait d’avoir la plus petite visibilité médiatique.» Le vingt-septième livre est une merveille de confession au couteau, où les masques sont découpés, à vif : «Je suis un loser, ce qu’on appelle un écrivain à insuccès, un worst-seller … J’ai complètement raté mon destin d’écrivain. J’ai écrit vingt-six livres totalement inutiles : personne ne les a lus, ou si peu. Flops sur flops.»
L’art ne rend pas les armes
Quand Nabe se regarde dans le miroir du temps passé, il voit Houellebecq, c’est-à-dire une drôle d’image trafiquée donnant, avec exactitude, la température de l’heure : «Il y a celui qui a tellement l’air mort qu’on lui fait un triomphe de son vivant ; et celui qui est tellement vivant qu’on fait comme s’il était mort.»
Article paru dans l'Opinion indépendante le 23 Janvier 2009
jeudi 22 janvier 2009
dimanche 18 janvier 2009
La jeune fille de Manhattan
La jeune fille de Manhattan porte une robe courte qui révèle des jambes d'héroïne de la nuit, perfection du galbe, fragilité de porcelaine des chevilles.
La jeune fille de Manhattan aime qu'on la regarde. Elle aime aussi le champagne et les vodka-orange, les cigarettes américaines, la douceur et la violence. Elle parle de suicide en souriant, de l'amour avec le zest d'angoisse qu'ont celles qui y croient encore. Elle cherche des passions, oubliant que la mélancolie est son bien le plus précieux, avec son rire d'après minuit, son art de dompter l'asphalte et la caresse de ses mains.
La jeune fille de Manhattan est insomniaque. Elle ne ferme les yeux que quand un garçon de passage l'embrasse. Histoire de tutoyer quelques étoiles venues d'ailleurs pour lui caresser le cou. L'homme de sa vie s'appelait Romain Gary : il est mort, hante quelques lieux où les bulles sont à la fête.
La jeune fille de Manhattan est, quand elle s'enfuit, une promesse de l'aube.
Remember Patrick Mc Goohan
mardi 13 janvier 2009
Marignac is back - le 15/01/09
Renegade Boxing club.
On en reparlera.
En attendant, un tour sur le blogue du bouquin : http://renegadeboxingclub.wordpress.com/
Une Itv mise au poing de l'ami Thierry : http://www.bibliosurf.com/Interview-de-Thierry-Marigna
Un extrait, comme un premier verre pour la route :
« Il accrocha le bras du Français pour lui coller sous le nez un DVD : Black Ghetto Booty, en grosses lettres gothiques couleur chocolat. Dessaignes fit mine de s’intéresser une fraction de seconde aux magistrales paires de miches afro-américaines qui s’étalaient sur la jaquette dans toute leur gloire primitive. Simultanément, le Français lui saisissait le poignet par en-dessous, une prise solide. Il tira sèchement vers la droite. Le petit homme fit un quart de tour involontaire et le mouvement interrompit net son boniment:
—Du cul noir, mec, sans soutif, sans culotte, du cul noir… Eh, doucement, mec, excuse-moi si je t’ai fait peur… Du cul noir…
Il lui fallut décrire un tour complet pour se retourner vers Dessaignes, déjà deux pas en avant et il n’insista pas, il avait déjà repéré un autre chaland sur le trottoir d’en face. »