mardi 18 octobre 2011

Moody's, ordure et héritier de Ben Laden


Il y a peu de temps, la France était menacée régulièrement par un certain Oussama Ben Laden qui promettait le pire au pays. Nico le petit et ses sbires renforçaient alors Vigipirates, ne voulaient rien lâcher. Ils n'avaient même pas peur des bombes et procédaient à des arrestations dans des cités de banlieues où pioncent des réseaux islamistes forcément dormants.
Ben Laden jeté à la baille par ses anciens amis ricains, la France est désormais menacée par un nouveau gros bras : mister Moody's. Une ordure masquée, très loin de l'élégance de Fantomas ou d'Arsène Lupin. Une ordure virtuelle pour laquelle le pire ressemble à la dégradation d'une note fantoche. Nico le petit et ses sbires font, pour le coup, dans leur froque. Ils défilent sur les plateaux TV pour promettre que, oui, dans 3 mois au grand maximum, ils auront coupé dans des budgets, augmenté l'âge de la retraite, réduit le nombre de fonctionnaires, suicidé quelques enseignants et plus si affinités.
Les bombes, aujourd'hui, sont donc moins menaçantes, aux yeux de Nico le petit et ses sbires de droite et de gôche, qu'une note dont tout le monde devrait se contrefoutre.

jeudi 13 octobre 2011

Quand Pascal Thomas parlait de Paul Gégauff



« Romancier de l'exaspération, esprit curieux, à la française, Gégauff possède ces estimables qualités de ne pas avoir de système de valeurs, de bafouer ce qu'il appelle les penseurs, de ne poursuivre aucun idéal, de ne pratiquer aucun culte, de ne faire partie d'aucun parti. Il est le dernier des anarchistes puisque les autres se sont tous mis en rang pour suivre des drapeaux noirs. Il met les pieds dans le plat de la respectabilité bourgeoise et on découvre avec joie que sa saine insolence ne dissimule aucune intention morale. Il n'a aucune envie de se faire trouer la paillasse dans la Cordillère des Andes ni de publier un appel à la sédition dans le Ici Paris de la gauche mondaine. En France, où cette gauche bien-pensante exerce sournoisement sa dictature intellectuelle et où il paraît suspect de ne pas vouloir remonter le Yang-Tsé-Kiang à la nage, ces manifestations d'irrespect sont trop rares pour ne pas être précieuses. Lorsqu'il entend le mot humanisme, il sort. Tout l'art du bien-aller est là. Il est comme le ver dans le fruit de cette société délicieusement pourrie : à l'aise mais pas dupe. »
Pascal Thomas, in VO, Revue du Ciné-club de Montargis, 1969

samedi 8 octobre 2011

Jayne Mansfield, un mythe du monde d'avant


Elle aimait Hollywood qui, rapidement, après quelques films où sa plastique était à l'honneur, ne voulut plus d'elle. Elle aimait offrir ses seins au regard de tous, en Une de Playboy ou lors de strip-tease dans les cabarets minables d'une Amérique qui sera celle de Sarah Palin. Elle aimait exciter les hommes et, parfois, vivre avec eux malgré les coups qui abîmaient son joli visage aussi sûrement que les sunlights. Elle aimait aussi ses enfants, ses chihouahouas, sa collection de peluches et les perruques peroxydées parant de glamour un cuir chevelu ravagé.
Elle s'appelait Jayne Mansfield, fut la rivale de Marylin Monroe à l'époque lointaine où la guerre des blondes était une cause internationale et sexy, bien avant Pamela Anderson, Paris Hilton et Loana.
A 34 ans, par son sang versé sur l'asphalte, elle est définitivement entrée dans la légende : “Aux basses heures de la nuit, le 29 juin 1967, sur un tronçon de la route US 90 qui relie la ville de Biloxi à La Nouvelle-Orléans, une Buick Electra 225 bleu métallisé, modèle 66, se trouva engagée dans une collision mortelle.
L'avis de décès du vieil Hollywood
Dans son premier texte, le si beau et mélancolique Anthologie des apparitions, Liberati tournait déjà autour de l'ombre charnelle de Jayne Mansfield. Dans Jayne Mansfield 1967, roman qui doit autant à Crash de JG Ballard qu'au Barthes des Mythologies, il ne la quitte plus, partant de sa mort, faisant corps avec elle pour remonter le fil de sa vie.
Liberati suit Jayne lors de sa dernière année, au plus près de ses pas, de ses rêves et de sa déchéance. Il passe avec elle son ultime soirée, dans les loges de carton-pâte d'un show kitsh. Il est sur le bord de la route, au moment fatal de l'accident. Dandy stylé plein d'empathie, à la manière du Truman Capote de De sang froid ou du chroniqueur de Vanity fair Dominick Dunne, il note tous les détails de la collision. Il se rappelle de Jayne, rayonnante, en couverture de l'album Hollywood Babylon, puis des photos de sa dépouille dans la version italienne du volume II du livre de Kenneth Anger.
Entre les deux séries de clichés, la guerre des blondes n'est plus et un vieux monde a signé son avis de décès : “Les époques de décadence n'aiment pas forcément les gens décadents et Hollywood redoute l'intelligence. Jayne Mansfield n'est que la réponse trouvée par une volonté et une énergie supérieures à une situation historique : la fin du star-system et des femmes objets.
La moins idiote des ravissantes blondes
Flâneur sentimental attachée à la mémoire de son héroïne, Liberati corrige quelques fausses vérités. Non, Jayne n'a pas été décapitée. Non, elle n'était pas une sataniste convaincue, même si elle rencontra Anton LaVey, le gourou de “L'Eglise de Satan”, qui se présentera plus tard comme un de ses amants. Méphistophélès de foire du trône, LaVey permet à Liberati de fouiller les boursouflures criminelles de cette Amérique de Charles Manson et de sa famille, hippies tendance croix gammée qui assassinèrent notamment Sharon Tate. Non, enfin, Jayne Mansfield n'était pas une ravissante idiote. Ravissante, oui, malgré la drogue, l'alcool et les psychotropes. Idiote, sûrement pas. Sa quête permanente de gloire nécessitait de l'intelligence. Jayne n'en était pas dépourvu, gestionnaire parfaite d'une carrière qui, pourtant, n'avait pas d'avenir, entre inauguration de boucheries, tour de chant foireux et effeuillages porno. Quand il parle de la notoriété de Jayne en 1967, Liberati évoque BB, les Beatles et le Pape Pie VI. Ce n'était pas rien pour la plus blonde des icônes.

Simon Liberati, Jayne Mansfield 1967, Grasset, 2011
Papier paru dans Causeur magazine, octobre 2011

lundi 3 octobre 2011

Patrick Besson dixit ...


"Le cinéma pourra-t-il jamais être autre chose que l'un des prolongements de la littérature ? On peut écrire ce qui ne sera pas filmé mais on ne peut pas filmer ce qui n'a pas été écrit."

dimanche 2 octobre 2011

Jacques Laurent dixit ...


"Je ne sais si je parviendrai à te survivre dans un monde que ton absence a transformé en cauchemar."
in Lettre d'amour à l'aimée disparue, Le Figaro, le 19/10/2000, reproduite dans L'Atelier du roman, septembre 2011.