jeudi 22 juillet 2010

Oldscoule memory


Quand Pierrot parlait, il aimait évoquer Charles Bukowski, les femmes qui passent et puis aussi Claudio Chiappucci dans la montée de Val-Louron en 1991.
Il venait de s’installer avec une jolie demoiselle prénommée Catherine. Tous les week-end, le jeune fils de Pierrot les rejoignait dans leur appartement de Saint-Mandé.
Les gens qui ne comprennent rien pensaient que Pierrot avait « tout pour être heureux ». Il faut dire que Pierrot gagnait un max de money, qu’il buvait les meilleurs alcools et portait les tissus les plus précieux. Un reflet de rêve pour une époque pourrissant en accéléré.
Une fin d’été, en vacances sur les bords du lac Léman, Pierrot a posé, en souriant, des questions bizarres à ses amis. Des histoires de nœuds qui ont fait rire tout le monde, Pierrot le premier. Pierrot riait car un médecin lui avait donné, sans y toucher, la bonne réponse. Il s’est resservi un verre, puis un autre. Pierrot était heureux. Il pouvait maintenant se taire et attendre un matin d’octobre.
Avant que Catherine ne quitte l’appartement, Pierrot l’a embrassée tendrement. Il lui a dit qu’il serait en réunion toute la journée. Pas joignable. Catherine a répondu, comme d’habitude : « A ce soir, mon amour. »
Quand elle est rentrée, vers 21 heures, Pierrot l’attendait derrière le bar américain. Un sourire mélancolique aux lèvres. Catherine craquait pour ce sourire. Dès qu'elle l’apercevait, elle se moquait que Pierrot ne veuille plus d’enfant. Elle se foutait de son caractère de merde et des mots blessants. Catherine voulait lui avouer tout ça, se lover contre lui. Catherine, en fait, avait très envie de baiser. Elle a regardé Pierrot une nouvelle fois. Derrière le bar américain, il l’attendait. Pendu. Le nœud était parfait.

lundi 19 juillet 2010

Livres de plage


Cet été, sur causeur.fr, à la demande de l'ami Jérôme Leroy - dont il faut lire et relire, je le rappelle, Physiologie des lunettes noires (1001 nuits) -, je vais parler de quelques livres de plage, des ouvrages à lire sur le sable ou en terrasse, dans la mélancolie de fin d'après-midi d'une chambre d'hôtel ou plein soleil.
Ca commence avec François Nourissier et son BB 60 (Le Dilettante). C'est ici : http://www.causeur.fr/b.b.-60,6912
Il sera ensuite question de surf et de jeunes filles à la peau douce, de héros et d'héroïnes, de robes blanches et de dessous chics, de l'amour les petits matins, l'après-midi, sous la lune et, aussi, de Paris au mois d'août.
Une certaine idée du plaisir et de l 'élégance balnéaire.



jeudi 8 juillet 2010

Le Mepris - Jean Luc Godard

Ici et ailleurs, dans quelques jours : BB.

Parce que l'été, la plage, les lunettes noires, le bikini, la classe, c'est BB.

Bardot, vous lirez, sculptée par François Nourissier, cet écrivain qui se bat contre miss P., cet écrivain terriblement vivant dans ses mots offerts à une Star de nos nuits blanches.

Bardot, sa voix, la mélodie de son chant.

Bardot nue, chair du sublime, peau sous l'oeil de Godard et Piccoli, langue d'avant le mépris, langue qui aiguille les frissons, incitatrice des plus folles caresses.

Bardot, BB : "Et mes fesses ? Tu les aimes, mes fesses ?"

lundi 5 juillet 2010

"Maurice Ronet fumait-il des Bastos ?" (Frédéric Schiffter parle de Du soufre au coeur)



C'est ma belle amoureuse qui me dit que, du côté de chez lui -
http://lephilosophesansqualits.blogspot.com/ -, Frédéric Schiffter a déposé quelques mots sur Du soufre au coeur.
Je reçois ces mots comme une carte postale d'été postée d'un lopin d'âme où la beauté - "ce beau souci", le style et l'élégance dandy me parlent de Vanessa Paradis dans Noce blanche - de Jean-Claude Brisseau, cinéaste maudit et passionné des jeunes filles -, de Maurice Ronet, des fumées enchanteresses et, aussi, de caresses sensuelles plein soleil ou au bord d'une piscine du sud.
De Schiffter, dans un désordre dilettante, lire son papier de surf et de plage dans le Figaro Madame de cette semaine - en passant, ça redevient lisible le Fig' Madame avec Neuhoff qui nous offre Audiard, après avoir évoqué "Une française en vacances", et Marie-Dominique Lelièvre qui esquisse la passion de Gary et Jean Seberg ; lire son blogue classieux où l'on croise, entre autres, une "flâneuse de l'onde", Bukowski, le cul de Beauvoir, Françoise Dorléac, Catherine Spaak, les lolitas italiennes de Claude Nori, j'en oublie ; lire son Traité du cafard et ses Délectations moroses, en attendant Philosophie sentimentale, en septembre ; lire et relire, parce que ça me plaît, ça me touche, ce qu'il dit de Du soufre au coeur :
"Il y a dans votre beau roman des phrases qui plaisent à mon goût de la formule — comme celle-ci : “"Dans la vie"“, Elsa ne faisait rien. Elle préférait virevolter dans la mienne […]". Ou celle-ci encore : "J'aime les filles que je peux appeler “jeune fille“. Peu m'importe l'âge. Lolycéennes ou vieilles dames indignes, elles ont toujours, pour moi, le visage et le corps de Vanessa Paradis dans 'Noce blanche', de Romy dans 'La Piscine', ou de BB dans le 'Le Mépris'." La formule, dépréciée par les culs de plomb du sérieux, c'est l'écrivain. "Je suis un obsédé amoureux". Par ce mot jeté à la face du toubib désireux de le désintoxiquer, votre personnage fait immédiatemment penser à un petit frère du 'Feu follet' de Louis Malle. Maurice Ronet fumait-il des Bastos ? "

jeudi 1 juillet 2010

Les ennemis du peuple font peur aux enfants (aux plus grands aussi) et ne meurent jamais ...





" Ce que tu peux être con ! T'es même pas con, t'es bête. Tu vas jamais au cinoche, tu lis pas, tu sais rien. Si ça se trouve, t'as même pas de cerveau. Quand on te regarde par en dessus, on doit voir tes dents. "
Michel Audiard