Puis Daimler s'en va - l'acheter, le voler, se le faire offrir pour oublier l'ordurerie des tristes nuits.
Puis une Simple journée d'été
Puis Paris-Berry
Puis Félicidad
Puis Le retour de Bouvard et Pécuchet
Enfin le Journal de Trêve.
Lire Berthet. Tout Berthet.
Pourquoi ?
Parce que la grâce qui s'y cache fait penser à celle des demoiselles parlant, la nuit sur les boulevards, aux étoiles endormies. Parce que la langue y étincelle et fout le feu aux décombres. La preuve, en vrac :
. « Voici un peu de vent et de soleil : ce qu’on aimerait exactement être. »
. « Voici un peu de vent et de soleil : ce qu’on aimerait exactement être. »
. « Une passante fait passer comme un oiseau son ombre sur ma table. »
. « J’ai des souvenirs comme un défilé de mode, une mémoire comme un soir de cocktail, je n’évolue jamais dans ma chronologie sans avoir un verre à la main. Se souvenir, c’est comme sortir. »
. « Que de fois n'ai-je pas entendu, dans ma vie, l'expression :
_ Mais, tu ne te rends pas compte.
Il faut croire que non.
Ou alors, pas des mêmes choses, peut-être ? ».
_ Mais, tu ne te rends pas compte.
Il faut croire que non.
Ou alors, pas des mêmes choses, peut-être ? ».
Lire Berthet, mort plus vivant que les morts-vivants du jour.