«Féline. Je ne voyais qu’elle. Autour : le vide. Le silence. Elle était là, assise, les jambes croisées dans un jean délavé. Attitude si féminine. Un pull multicolore tricoté en grosse laine faisait ressortir la fragilité de ses attaches, la brillance aiguë de ses prunelles de jais. »
Beauté de Féline, de ses jambes, de ses attaches, de ses prunelles, et talent immense de Lacoche, que je relis et que je retrouve ici aussi bon que dans ses recueils de nouvelles aux titres légers et délicats comme des cerfs-volants sur la paupière des nuages : Scooters, Le phare des égarés, Cité Roosevelt, HLM.
Lacoche, un type bien qui aime, dit-il, Blondin et Sagan, Perret et Vailland et, bien sûr, les Lolitas. Un "musicien des brumes" qui nous offre bientôt un chant poético-sensuel : Lady B.
6 commentaires:
La tradition Calet et Guerin aussi, chez Lacoche: populisme sans misérabilisme, style sec, "Ne me secouez pas, je suis plein de larmes", un sens de la dérive, de la nostalgie maigre.
les pauvres, coincés entre le labo glacial du nouveau roman, les casernes du sartrisme et les charges flamboyantes des hussards, on ne les a pas beaucoup entendus, les Calet et les Guerin.
Enfin, en même temps, ils ont la meilleure postérité: mille lecteur par génération qui se passent le relais.
Je me souviens d'un très beau papier de Lacoche sur Calet, dans le Figaro je crois. Il y a chez Calet une forme de perfection dans les notes graves et légères. La lucidité, finalement, que donne le champagne quand on a déjà trop bu. Le regard froid sur soi.
N'est-ce pas Jean-Paul Kauffmann qui, dans les années 80, a écrit de beaux papiers sur Guérin / Calet ?
Et même une bio de Guerin que j'aimerais bien lire one of these days
Les boules, encore des trucs qui creusent le puits d'ignorance que je suis.
La bio de Guérin par Kauffmann ressort bientôt à la Table Ronde.
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