dimanche 11 novembre 2012

Une âme damnée, Paul Gégauff : ne pas oublier Bertrand de Saint-Vincent

On a évoqué les derniers papiers parus sur Une âme damnée et Paul Gégauff. On avait oublié de citer un petit bijou signé Bertrand de Saint-Vincent qui, dans son texte, mêle notre flânerie et Patrick Modiano. C'est dans Le Spectacle du Monde d'octobre et c'est ici :

"Par coïncidence, paraît au même moment (que L'Herbe des nuits) le récit de la vie d'Une âme damnée, Paul Gégauff, personnage sombre dont les fêlures font songer à l'univers de Modiano. Cet irrégulier, "terriblement doué, mais socialement peu compatible", confia Claude Chabrol dans ses Mémoires posthumes, fut poignardé le 25 décembre 1983 par sa jeune compagne. Egoïste, paresseux, provocateur, cet ami de Maurice Ronet, scénariste de Chabrol, Rohmer, René Clément cultiva jusqu'à l'excès une mauvaise réputation d'alcoolique mysogine et de salaud facho : "C'était un homme de l'amer, des paysages, un buveur, un amant des Lolitas et des femmes fatales", écrit Arnaud Le Guern. D'une plume légère et dansante, semblable à la fumée de la cigarette que son modèle arbore en couverture, ce vagabond littéraire a "braconné autour de sa silhouette et de ses mots" : "Gégauff est ma Dora Bruder", clame-t-il. Une herbe folle dont il dédie cette élégante et nonchalante peinture à la femme de sa vie, Miss K, qui, dans sa chambre de l'Hotel Flaubert, à Trouville, lit Claire, de Jacques Chardonne."

Aucun commentaire: