samedi 5 mai 2012

Remember Brigitte Lahaie


Demain, nous saluerons comme il se doit l'annonce faite par Nico le petit de son départ pour Miami, où il pourra rejouer à loisir son rôle favori : Tony Montana à gourmette. Avouons toutefois que Michelle Pfeiffer, dans le film de De Palma, avait plus de classe que Carla. NKM, d'ailleurs, aurait une toute autre tenue dans le rôle de l'Elvira du petit Scarface de Neuilly. Même si, loin de Paris, elle nous manquerait avec son cheveu sexy sur la langue, ses poses alanguies et ses bottes en cuir oldscoule.
En attendant, on lit et relit Diane et autres stories en short de Christian Laborde, livre de l'été dont on parle sur Causeur - http://www.causeur.fr/a-l%e2%80%99ombre-des-jeunes-filles-en-short,17345 - puisque l'hebdo éphémère de Frédéric Pajak nous a fait la mauvaise surprise de ne pas publier ce texte écrit pour lui. On en a parlé aussi avec Roland Jaccard, chez SIP. Roland est le plus élégant des hommes. Roland offre, en dandy dilettante à l'oeil malicieux, les mots les plus beaux, dans des livres serrés et légers comme les cafés qu'il aime boire. Roland possède, dans son Iphone, une collection de photos exquises, parmi lesquelles, entre autres, Marie-José Croze tenant entre ses doigts longs le recueil de nouvelles de Laborde. Roland, également, est éditeur aux PUF depuis de très nombreuses années. La collection "Perspectives critiques", c'est lui et on lui doit des textes inoubliables de Frédéric Schiffter, Clément Rosset, Alexandre Lacroix, Louis Skorecki, les Mémoires de l'acteur Georges Sanders et un petit bijou d'un certain David Levine. Roland, pour quelques raisons qui me sont chair (http://www.rolandjaccard.com/blog/?p=2657), quitte les PUF. Le dernier ouvrage publié sous sa direction sort ces jours-ci : Kerouac et la Beat Génération, de Jean-François Duval. Comme Roland fait toujours bien les choses, il a transmis les clés de "Perspectives critiques" à un autre godelureau adepte de la dolce vita sensuelle, poétique et balnéaire : Laurent de Sutter. Philosophe buissonnier, De Sutter a écrit notamment Contre l'érotisme, De l'indifférence à la politique et, notre préférence : Pornostars - Fragments d'une métaphysique du X où il évoque comme personne la grâce "angélique" de starlettes de tous temps nommées Tiffany Hopkins, Rita Faltoyano, Anita Blond, Clara Morgane, Tracy Lords ou Brigitte Lahaie.
On y pense : il faudrait parler avec notre camarade et ami Leroy de Brigitte Lahaie, des films qu'elle a tourné pour José Bénazéraf, Francis Leroi, Gérard Kikoine ou Jean Rollin, des films qui, tous et autant que des Chabrol ou des Sautet, nous disent ce qu'a été la France des années 70, les hommes et les femmes d'alors, la vérité des corps mêlés. On ne doute pas que Secrets d'adolescentes, oeuvre mineure et charmante de Gérard Loubeau (1980), intéresserait beaucoup Jérôme, lui qui sur son blogue nous régale d'extraits nabokoviens : http://feusurlequartiergeneral.blogspot.fr/2012/05/nabokov-en-attendant.html
A part ça ?
On déjeune au Jeu de quille, le meilleur restaurant de Paris - chef : Benoît Reix et Guillaume Clauss en salle -, avec Franck Maubert, esthète délicat qui vient de signer Le dernier modèle et qui publiera, en octobre, un roman beau et mélancolique chez Ecriture : Une ville en hiver. Au menu : tartare de maquereau et radis noir, cervelle de veau et pommes de terre écrasées, crumble pomme et noix et une bouteille de Cairanne rouge de chez Richaud. On dîne ensuite avec Miss K aux Petits plats, table sympathique de la rue des Plantes, autour d'un Cheverny blanc de chez Villemade, dans le plaisir fou de la nuit qui tombe, qui nous appartient. Et quand la jouissance a pris toute sa place, au petit matin léger, on lit Hôtel de la solitude de René Laporte, merveille du monde d'avant exhumée et rééditée par Dominique Gaultier au Dilettante.
Hôtel de la solitude, voilà une lecture que nous pourrions conseiller à Nico le petit qui, à Miami, aura le temps de l'inutile, c'est-à-dire des joies essentielles.

Aucun commentaire: