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mercredi 2 mai 2012

Paul Gégauff, vous avez dit Paul Gégauff ?


Bientôt, d'ici juin, d'ici septembre, on reparlera ici de Paul Gégauff.
L'été sera gégauvien, la rentrée aussi.
Question de style.
Qui était Paul Gégauff ? Comment flâner autour de sa silhouette, de ses mots ? Comme ça, par exemple :
"L’aube s'étirait, j'avais appelé un taxi, enlevant miss K chez moi. En fin de matinée, quand elle s'était levée, nue et grisée, je lui avais répété mes mots du milieu de la nuit :
_ Tu es belle comme une héroïne de Gégauff.

Elle m'avait répondu, alors, qu'elle ne le connaissait pas.

_ C'était un écrivain, l'ami et le scénariste de Claude Chabrol et de Rohmer, un homme de l'amer, des paysages, un buveur, un amant des lolitas et des femmes fatales.

Ca avait plu à miss K. Elle m'avait demandé de lui en dire plus. Elle voulait voir ses films, lire ses romans. C’était aussi ce qui me plaisait chez Gégauff. Plus personne ne vivait, comme lui, au gré de ses plaisirs. Plus personne ne se servait, à sa manière, de la joie et de la mélancolie comme d'une arme de précision. Plus personne n'aimait ce qu'il aimait : le sourire d'un sexe de fille et les terrasses ombrées, les ivresses en bord de mer et les volutes de fumée, la clandestinité du soleil et les bars d'hôtel. Il représentait un monde d'avant qui n'en finissait pas de crever. Un monde d'avant que les derniers rejetons de la beauté ne voulaient pas voir disparaître, qu'ils essayaient de retenir, de réinventer."

mercredi 4 avril 2012

Des lèvres de mélancolie qui quêtent le beau


A l’heure des petits et des grands journaux, des comiques ta mère et des « On n’demande qu’à en rire », le rire a du plomb dans les ailes.
Le rire est lourd, le rire pue, idiotie utile de larbins aux ordres de l’absence de talent.
Au rire, je préfère le sourire : des lèvres de mélancolie qui quête le beau.
Le sourire est le rire blessé des tristes temps où nous vivons. Le sourire appartient à l’intimité du temps des copains et des belles apparitions. Il s’accorde à l’été indien, aux lunettes noires, aux terrasses - celle du Jeu de quilles rue Boulard ou chez Casimir rue Belzunce -, à un Cheverny blanc – Les Acacias – ou rouge – Les Ardilles - de chez Villemade, aux gestes câlins, aux envolées sur les socialistes utopiques, les maisons dans les films d’horreur ou les poèmes de Paul-Jean Toulet, aux derniers verres à la santé de la lune.
Le sourire, on le voit, contrairement au rire, est l’éclat d’âme des ultimes rejetons de la dolce vita.

Dans 4 SEMAINES AVANT L'ELECTION, l'hebdo éphémère de Frédéric Pajak, je réponds à la question : "Qu'est-ce qui vous fait rire ?" J'en profite pour parler du sourire. Et je me dis qu'il est agréable de poser quelques mots élégants à côté des amis Jaccard, Schiffter, Ficat, Noguez et Di Nota. 4 SEMAINES AVANT L'ELECTION : à rapter, dès aujourd'hui, en kiosque et dans les maisons de la presse.