vendredi 16 novembre 2007

Jeunes filles post-Meetic

Elles se rendent pas compte, bien sûr,
quand minuit passe
que les vieux messieurs du monde d'avant
ont dans la tête
des bulles, des bulles, encore des bulles
et le parfait souvenir
de leur sourire
qui se plante là
où les frissons dansent la salsa
Elles se rendent pas compte,
bien sûr,
quand le froid mord les peaux,
que les mots les plus dégueulassement chargés de mort
cachent parfois,
dans le coeur fatigué des vieux messieurs du monde d'avant
un peu de beauté
pas encore morte

Elles se rendent pas compte,
bien sûr,
au petit matin des tremblements,
que les balles qu'elles tirent,
pleine tête des vieux messieurs du monde d'avant,
ont la classe folle et violente
d'une vengeance
signée
Stringer Bell ou Avon Barkesdale

Elles se rendent pas compte,
enfin,
à l'heure du spleen,
qu'elle devrait écouter
Daniel Darc
lui qui chante
"Je me souviens, je me rappelle
Ces temps, ces lieux, chers à mon cœur
Le jour baissait, j’étais près d’elle
Je me foutais bien du malheur"
Et puis aussi
"Je me souviens, je me rappelle
très doucement jouait le vent
Alors elle me semblait si belle
Alors, moi j' avais tout le temps"

7 commentaires:

Marignac a dit…

Joli. Et j'aime bien ce vieux poudré de DD (1984!). Et j'aime que tu saches faire des poèmes aux filles. Moi, j'ai oublié, bliatt! (juron russe). Je n'aime plus que la gnôle au fond de mon verre!…

Anonyme a dit…

Ils ne se rendent pas compte que les paroles restent dans le coeur des filles,
que les bulles n'excusent rien,
que l'arrogance devrait les étouffer plutôt que de les faire cracher leur venin,
acide, amer
qui rend aigre ou aigrie tout ce qu'il touche.
Vengeance fugace, rancune tenace.

Jérôme Leroy a dit…

"Les jeunes filles, les jeunes filles, les jeunes filles, les jeunes filles"
Et hop, un alexandrin

Jérôme Leroy a dit…

Cet hiver, à Stalineville-sur-mer, la jeune marxiste élégante portera "Vengeance fugace" de chez Dior.
L'homme viril préfèrera "Rancune tenace" de chez Hermès.

Anonyme a dit…

Votre billet me rappelle la lecture d'" Ingrid Craven" de J.Jacques Schuhl, dont je ne me suis pas tout à fait remise.
Longue route à vous.

Marignac a dit…

Eh, Ri c'est toi qu'es rance, les autres sont primesautiers sous leurs airs romantiques (un peu bidons d'accord, mais c'est pour la bonne cause), elles se rendent pas compte c'est pas une critique, eh, ste-Nitouche, c'est une blague !…

Tronk a dit…

Nan, la jeune marxiste de Stalineville-sur-mer portera "Figuier immortel", la dernière fragrance de l'Artisan parfumeur.