Quand Pierrot parlait, il aimait évoquer Henry Miller, les femmes qui passent et puis aussi Claudio Chiappucci dans la montée de Val-Louron en 1991. Un mec bien, Pierrot. Il venait de s’installer avec une jolie demoiselle prénommée Catherine. Tous les week-end, le jeune fils de Pierrot les rejoignait dans leur appartement de Saint-Mandé. Les gens qui ne comprennent rien disaient que Pierrot avait « tout pour être heureux ». Il faut dire que Pierrot gagnait un max de money, qu’il buvait les meilleurs alcools et portait les tissus les plus précieux. Un reflet de rêve pour une époque pourrissant en accéléré.
Une fin d’été, en vacances sur les bords du lac Léman, Pierrot a posé, en souriant, des questions bizarres à ses amis. Des histoires de nœuds qui ont fait rire tout le monde, Pierrot le premier. Pierrot riait car un médecin lui avait donné, sans y toucher, la bonne réponse. Il s’est resservi un verre, puis un autre. Pierrot était heureux. Il pouvait maintenant se taire et attendre un matin d’octobre.
Avant que la jolie Catherine ne quitte l’appartement, Pierrot l’a embrassée tendrement. Il lui a dit qu’il serait en réunion toute la journée. Pas joignable. Catherine a répondu, comme d’habitude : « A ce soir, mon amour. » Quand elle est rentrée, vers 21 heures, Pierrot l’attendait derrière le bar américain. Un sourire mélancolique aux lèvres. Catherine craquait pour ce sourire. Dès qu'elle l’apercevait, elle se moquait que Pierrot ne veuille plus d’enfant. Elle se foutait de son caractère de merde et des mots blessants. Catherine voulait lui dire tout ça, se lover contre lui. Catherine, en fait, avait très envie de baiser. Elle a regardé Pierrot une nouvelle fois. Derrière le bar américain, il l’attendait. Pendu. Le nœud était parfait.
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1 commentaire:
Joli. On approche.Vraiment joli.
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