mardi 17 avril 2007
L'enseignement de l'ignorance
L'horreur, aujourd'hui, le discours dans toutes les bouches : "il faut réconcilier l'entreprise et le monde de l'enseignement". Ce qui, dans toutes les bouches, équivaut à : "L'enseignement se doit d'être au service de l'entreprise". Dans la france (mettons lui une minuscule) d'après totalement achevée, il s'agira de ne surtout pas savoir ce qu'est le monde, l'immonde, ses ombres, ses joies ultimes, ne surtout pas tendre l'oreille, l'approcher des décombres fumants, et écouter les derniers battements de ce qui existe. Dans la france d'après, c'est-à-dire aujourd'hui, il s'agit d'être au service, dès son plus jeune âge, d'un des métiers autorisés - métiers à chiffres, à indices, à tableaux Excel, à taux d'écoute, à échantillons.Le reste, on s'en tape. Le reste finira en cabane à lire Vallès, De Roux et L'enseignement de l'ignorance de Jean-Claude Michea. Le reste sera rayé de la carte-puce.
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
3 commentaires:
Lire Vallès et comprendre que crever d'ennui au collège n'est pas une attaque contre le grec ancien mais l'obligation, déjà, de devenir une bête à concours.
Finir dans une cabane, devant un ouzo et des poissons grillés, sur une plage d'Eubée en lisant Vallès (expérience vécue).
Ce qui frappe dans toute entreprise, et dans la bouche de Nico et des autres, c'est la TOTALE ABSENCE de connaissance de la civilisation, de culture générale, de ragrd aiguisé sur le monde. A la place, partout : "la culture d'entreprise", c'est-à-dire rien, degré zéro de l'homme.
La "culture d'entreprise", être "corporate" au point de, pendant un raout de son employeur-éditeur, ne pas savoir si la personne à côté est ennemie ou amie (expérience vécue again). Pas d'humain, pas d'histoire, du vent sous powerpoint.
Et pendant ce temps, on tente de monter une boîte pour publier contre ça et on s'étonne que ça coince. Parano ? J'en sais rien.
Enregistrer un commentaire