Dans le bizarre paso doble que dansent journalistes et actrices, un lointain souvenir : PPDA, interviewant Nicole Kidman pour la sortie du film Birth. Il nous offrait son émotion, son plaisir, ses envies de vieil enfant amoureux et pervers. Emotion, plaisir, envies qui étaient nôtres et que Poivre transmettait avec gourmandise à Nicole Kidman.
Il le répète souvent, Poivre : il n’aime que les femmes et les mots. Recevant Nicole, Poivre enrageait, il trépignait sur son fauteuil de cador du 20 heures. Nicole, en effet, n’était pas sur son plateau : Nicole était à Deauville, en duplex. Poivre devait supporter, entre la Star et lui, la présence d’un traducteur.
Poivre n’aime pas les traducteurs. Ils ne comprennent rien à ses allusions, à ses mots doux, à ses esquisses de séduction.
Tant pis, PPDA allait faire avec, PPDA s’est lancé. Il avait aimé le film. Il a demandé à Nicole s’il était difficile de jouer un tel rôle, de se glisser dans la peau du personnage. Nicole a expliqué que non, que c’était son job. Nicole, sur l’écran, nous souriait.
Poivre a continué. Il assurait un max. Il était fou de l’actrice. Plus que tout, il était fou des yeux de Nicole, de ses yeux de chatte en balade, la nuit, sur les toits de nos rêves. Poivre avait envie de parler de ses rêves à Nicole, et de ses yeux. Les yeux de Nicole lui rappelait Eyes wide shut, film où la dégueulasserie de l’homme se camoufle sous le caraco blanc de Nicole, film où le caraco blanc de Nicole est la source de tous les éblouissements, les cauchemars, les dérives.
Il voulait le toucher, Poivre, ce caraco. Il voulait l’avoir chez lui, le planquer dans un tiroir. Tous les soirs, il l’aurait sorti de sa cache. Il l’aurait étendu sur ses draps. Il se serait agenouiller devant. Il poserait ses mains sur chaque bretelle. Il le reniflerait. Il se goinfrerait des sucs de Nicole, sucs déposés là lors d’éclaboussantes étreintes, sucs qui hantent le blanc tissu. Il humecterait la plus infime parcelle de tissu. Puis il se remémorerait la dernière phrase de Nicole dans Eyes Wide Shut : « Et maintenant, baisons ». A chaque fois qu’il l’entend, Poivre pense à la marquise de Merteuil, à son « Et maintenant, la guerre ! »
La dernière question que PPDA a posé à Nicole fut d’ailleurs :
_ N’aimeriez-vous pas jouer, Nicole, le rôle de la marquise de Merteuil dans une nouvelle adaptation des Liaisons dangereuses ?
Nicole a répondu que ce serait un grand honneur puis elle s’en est allée. Poivre allait lui envoyer un papillon de sa plus fine écriture et un bouquet de roses rouges.
jeudi 12 avril 2007
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire