Auteur prolifique au Fleuve noir dans les années 60, scénariste de La piscine - film de Deray réunissant Romy Schneider, Alain Delon et Maurice Ronet -, Alain Page nous touche avant tout par la grâce d’une histoire d’amour et de mort, de culpabilité et d’impossible rédemption. Publié en 1982 chez Denoël, Tchao Pantin s’ouvrait sur des mots qui, longtemps après, ne lâche pas le lecteur : «La nuit, c’est le dernier salon où l’on cause. La nuit, on perd son identité, ses origines, ses racines. La nuit, on est tous de la même couleur. Un peu gris, un peu noirs, c’est selon. On flotte entre chien et loup, entre ailleurs et nulle part.» Le succès du beau film que Claude Berri tira du roman, mais aussi la discrétion de Page, ne doivent pas occulter le reste d’une œuvre où un styliste hors pair écrit comme d’autres chantent le blues. Une patte qu’on retrouve notamment dans Sang d’enfer (Flammarion), plongée particulièrement noire dans un Paris canaille, et dans Je suis rien (Cherche-midi), récit de l’initiation à la beauté d’un rejeton de Mai 68.
Papier paru dans L'Opinion indépendante, le 20/06/08
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1 commentaire:
OK. Pour une fois Mai 68 ne me fait pas vomir. Page était un écrivain respectable. Cependant, Tchao Pantin était un film raté. Pourquoi ? À cause de la touche "'mode 80" et tu le sais très bien El Guerno !
Last but not least, pour un junk, ces salades étaient risibles !…
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