Fanny Ardant est une actrice qu'aimait François Truffaut, c'est-à-dire une artiste. Fanny Ardant ne s'appelle ni Bonnaire ni Binoche. A la parlotte sous les sunlights, Fanny préfère souvent le silence. Quand elle parle, sa parole est esthétique, donc hautement politique : "
J'ai une admiration pour les gens qui s'engagent sans retour. Je vais peut-être vous faire horreur mais quand je pense aux Brigades rouges, à tous ces destins brisés, j'ai une vraie admiration. Vous imaginez tout ce que l'on doit abandonner d'un trait de plume ? Sa famille, ses amis, ses enfants, les belles robes... Est-ce qu'ils passent à côté de la vie ou est-ce qu'ils en prennent l'essence ? Entendre parler quelqu'un qui va au bout comme ça, c'est une aile qui vous touche."Fanny pensait à Renato Curcio, héros. Nous pensons à Marina Petrella, mise aux arrêts par une France qu'elle aimait beaucoup. Une France qui, aujourd'hui, ne doit plus penser. Ni ressentir d'ailleurs. Une France de l'action, les menottes aux poings et le baillon sur la bouche.
Deux écrivains n'auraient pas été effrayés par les mots de Fanny Ardant : Pier Paolo Pasolini et Guy Hocquenghem. Ils sont morts. Il nous reste à relire les Ecrits corsaires et Lettre ouverte à ceux qui sont passés du col mao au Rotary club.
2 commentaires:
Nous sommes sur la même ligne, (cf Les Moissonneises)camarade, comme d'habitude: l'élégance, la science, la violence.
Un brin provocateur, mais ce que j'aime ici.
Et puis Pasolini n'hésitait pas à ruer dans les brancards pour faire bouger les consciences.
Il manque beaucoup.
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