lundi 4 octobre 2010

Aube d'octobre




D'un baiser, sortir de la nuit, goûter l'aube contre tes lèvres.
Te regarder, parée de noir et des nuages fatigués du matin, tracer la ville, filer si loin.
Sniffer l'air froid par la fenêtre, laisser les gouttes effleurer le visage, se souvenir du miracle vivant et chaud de ta peau, de ton coeur du monde où se perdre, se retrouver.
Café, cigarettes, le chat Pablo, quelques mots.
Ecouter Christophe, Main dans la main, parce que ça mélodise la légèreté, la profondeur des émotions.
Glaner sur le ouèbe les niouzes insignifiantes d'un 4 octobre, la langue morte d'un hortefeux, d'un mauvais besson, chercher l'antidote, feuilleter Journal d'un homme perdu de Roland Jaccard, ce volume où il évoque la mort de Gégauff, lire "La seule chose qui m'apaise, c'est l'amour que je porte à L. et le bien-être que j'éprouve à vivre à ses côtés" et se dire qu'il est l'heure de glisser dans le lecteur dévédé du PC La collectionneuse d'Eric Rohmer.
Parce que l'été pas encore mort, parce que Patrick Bauchau, parce que la silhouette et les jambes de Mijanou Bardot dans l'herbe d'une maison de campagne, parce que Haydée Politoff en maillot de bain, en caraco, avec ses espadrilles ou pieds nus, bronzée et moue boudeuse, yeux rieurs, parce que la langue française, toujours, sur l'écran noir de nos fins de nuits blanches, sonne ainsi, beauté beau soucis des derniers aristocrates et des amoureux dilettantes et stylés.
Mais, au fait, qu'est devenue Haydée Politoff ?

2 commentaires:

Unknown a dit…

Bonsoir,
C'est bien d'entendre parler de lui (Eric Rohmer) sur votre blog, il me manque tant.
Cordialement
Béatrice Romand

Arnaud Le Guern a dit…

Merci pour salute cordial, Béatrice. Et Rohmer sera toujours chez lui du côté de ces braconnages.