dimanche 18 février 2007

Taille basse

L’hiver tire ses dernières salves. Le froid se fait la malle. Les rues ont sur leurs joues quelques ultimes larmes de gelée que le soleil couvre déjà de son mascara. Attablé en terrasse, j’assisterai bientôt au défilé que j’attendais. Sous mes yeux, l'une des plus belles inventions récentes de l’homme, une invention qui matadore rétines et pupilles : le Jeans taille basse. L’homme parant d’étoffes les jambes de la femme, ses hanches, et s’arrêtant là. Pourquoi s’arrêter là ? Pour libérer la peau, l’offrir au regard, pour que l’œil mateur se fixe, se plante dans l’origine du monde : le nombril des passantes. Autour du nombril, nulles entraves, nulles barrières de tissu : juste la peau, la taille, les hanches, le ventre doux et rond, les reins et leur chute sculptée dans les plus beaux corridors.
Zieutant les demoiselles, rue de la Boétie, je songerai alors à une chanson de David Mac Neil : « Jolie passante de Passy / Je me demande souvent qui / Bourdonne dans vos nids d’abeilles / Flâne la nuit sous vos flanelles. »
Le Jeans taille basse, c’est ça : un point d’interrogation qui nous parle d’abeilles butineuses, de la cape de la nuit et de flânerie sous les flanelles, sous les tissus. Le Jeans taille basse : une incitation à l’escapade coquine des doigts sous la toile.

3 commentaires:

Anonyme a dit…

Expérience personnelle : le jean taille basse scie de façon sadique le creux de ma hanche. S'il est élastique ou un peu lâche, il l'enrobe et ça va.
N'empêche que je trouve une élégance infinie à ces jupes taille haute, à ces pantalons prince-de-galles qui tombent discrètement sur les hanches, au tomber du tissu en général, aux robes.
Ou alors peut-être que j'aime surtout les escarpins et les bottes qui nous subliment la jambe.

Arnaud Le Guern a dit…

L'heure des robes viendra, celle des escarpins et des bottes ne tardera pas non plus. Diable merci, les plaisirs, du côté des étoffes, sont multiples.

Anonyme a dit…

Les escarpins, les bottes, les robes et la soie sont déjà de sortie.
Les étoffes for ever.
(comme quoi, si, en fait, je suis bel et bien une fille, même pas refoulée)