mercredi 19 décembre 2007

Lire Berthet !

D'abord commencer par les mots du camarade Smith-Garcia, clin d'oeil peau épique et complice : c'est ici, c'est beau, c'est parfait :
Puis Daimler s'en va - l'acheter, le voler, se le faire offrir pour oublier l'ordurerie des tristes nuits.
Puis une Simple journée d'été
Puis Paris-Berry
Puis Félicidad
Puis Le retour de Bouvard et Pécuchet
Enfin le Journal de Trêve.
Lire Berthet. Tout Berthet.
Pourquoi ?
Parce que la grâce qui s'y cache fait penser à celle des demoiselles parlant, la nuit sur les boulevards, aux étoiles endormies. Parce que la langue y étincelle et fout le feu aux décombres. La preuve, en vrac :
. « Voici un peu de vent et de soleil : ce qu’on aimerait exactement être. »
. « Une passante fait passer comme un oiseau son ombre sur ma table. »
. « J’ai des souvenirs comme un défilé de mode, une mémoire comme un soir de cocktail, je n’évolue jamais dans ma chronologie sans avoir un verre à la main. Se souvenir, c’est comme sortir. »
. « Que de fois n'ai-je pas entendu, dans ma vie, l'expression :
_ Mais, tu ne te rends pas compte.
Il faut croire que non.
Ou alors, pas des mêmes choses, peut-être ? ».

Lire Berthet, mort plus vivant que les morts-vivants du jour.


mardi 18 décembre 2007

Corbière dixit

Ne m'offrez pas un trône !
A moi tout seul je fris,
Drôle, en ma sauce jaune
De chic et de mépris.
Que les bottes vernies
Pleuvent du paradis,
Avec des parapluies...
Moi, va-nu-pieds, j'en ris !
- Plate époque râpée,
Où chacun a du bien ;
Où, cuistre sans épée ,
Le vaurien ne vaut rien !
Papa, - pou, mais honnête, -
M'a laissé quelques sous,
Dont j'ai fait quelque dette,
Pour me payer des poux !
Son habit, mis en perce,
M'a fait de beaux haillons
Que le soleil traverse ;
Mes trous sont des rayons.
Dans mon chapeau, la lune
Brille à travers les trous,
Bête et vierge comme une
Pièce de cent sous !
- Gentilhomme !... à trois queues :
Mon nom mal ramassé
Se perd à bien des lieues
Au diable du passé !
Mon blason, - pas bégueule,
Est, comme moi, faquin :
- Nous bandons à la gueule,
Fond troué d'arlequin. -
Je pose aux devantures
Où je lis ; - DÉFENDU
DE POSER DES ORDURES -
Roide comme un pendu !
Et me plante sans gène
Dans le plat du hasard,
Comme un couteau sans gaine
Dans un plat d'épinard.
Je lève haut la cuisse
Au bornes que je voi :
Potence, pavé, suisse,
Fille, priape ou roi !
Quand, sans tambour ni flûte,
Un servile estafier
Au violon me culbute,
Je me sens libre et fier !...
Et je laisse la vie
Pleuvoir sans me mouiller,
En attendant l'envie
De me faire empailler.
- Je dors sous ma calotte,
La calotte des cieux ;
Et l'étoile pâlotte
Clignote entre mes yeux,
Ma Muse est grise ou blonde...
Je l'aime et ne sais pas ;
Elle est à tout le monde...
Mais - moi seul - je la bats !
A moi ma Chair de poule !
A toi ! Suis-je pas beau,
Quand mon baiser te roule
A cru dans mon manteau !
Je ris comme une folle
Et sens mal aux cheveux,
Quand ta chair fraîche colle
Contre mon cuir lépreux !

Bohème chic

lundi 10 décembre 2007

Le gorille de l'Atelier - 95 Bd du Montparnasse - est un enculé de sa race ...

Une femme sublime, parfum mimosa, et trois amis se font éjecter d'un bar. Pourquoi ? Parce que monsieur le gorille, con comme Cavada, Kouchner et tous ceux qui crachent sur Chavez et Khadafi réunis, n'aime pas les casquettes. Les casquettes comme celles que portait Michel Audiard, comme celles que porte Thierry Marignac. Monsieur le gorille de l'Atelier - 95 Bd du Montparnasse - est un enculé de sa race ...

vendredi 7 décembre 2007

Graff'

Lu sur un mur de Paname, quelques mots qui sonnent, posés là à l'encre rouge : "Epidermiques à fleur de peau constellée"
Quesaco ? Je ne sais pas. J'aime beaucoup cet encastrage électrico-poétique. C'est tout.

Little Rich Girl

S'endormir, après l'amour avec miss Ylang-Ylang, en écoutant la voix déchirée d'Amy Winehouse chanter Hey Little Rich Girl des Specials : du bon, du beau, du bien qui répondent, d'un sourire, aux oiseaux moqués. Amy portait une robe grise. Miss Ylang-Ylang n'en portait pas. Quant aux oiseaux moqués, les excès d'hiver les rendent frileux.

jeudi 6 décembre 2007