Pour
découvrir,
la
veille
de
sa
parution,
le
numéro
9
de
Schnock,
il
fallait
braver
le
froid
et
les
artères
tortueuses
de
montparnasse.
Au
téléphone,
un
ancien lauréat du
prix
Renaudot
s’est
improvisé
GPS,
tout
en
nous
parlant
de
Pacadis
et
Robert
Malaval.
Arrivé
à
la
librairie
Libres Champs,
sise
rue
le
Verrier,
on
a
remercié notre
ami.
Il
nous
tardait
de
feuilleter
la
dernière
livraison
du
« mook »
des
rédacteurs
en
chef
Laurence
Remila
et
Christophe
Ernault,
alias
Alister,
chanteur
de
charme.
La
couverture,
illustrée
par
Erwann
Terrier,
tape
immédiatement
dans
l’oeil.
Après
Marielle,
Jean
Yanne
ou
Gainsbourg,
Coluche
s’affiche
à
la
Une.
Sur
un
fond
fuchsia,
il
nous
adresse
un
bras
d’honneur :
« C’est
pas
plus
mal
que
si
c’était
pire ! »
La
citation
est
datée
de
1977.
Notre
président
normal
ne
dirait
pas
mieux
aujourd’hui.
A
l’intérieur
de
la
librairie,
des
piles
de
Schnock
sont
prises
d’assaut.
Curieux
et
afficionados
se
mêlent.
Les
curieux
ont
vu
de
la
lumière,
des
amuses-gueules
et
des
bouteilles
de
Suze :
ils
sont
entrés.
Une
grande
blonde,
parée
d’un
drôle
de
bonnet
vert,
s’interroge :
« Mais
qui
lit
cette
revue ? »
Les
afficionados
répondent :
« Les
Vieux
de
27
à
87
ans. »
Sur le héros de Tchao
Pantin,
les
discussions
sont
animées.
Mathieu
Alterman,
auteur
d’un
saignant
« Livre
noir
de
Coluche »,
remet
quelques
pendules
à
l’heure.
Coluche
n’était
pas
que
le
Mandela
des
« Restos
du
coeur ».
Fred
Romano,
l’une
des
dernières
compagnes
de
l’humoriste,
se
rappelle
le
joint
qu’elle
a
failli
partager
avec
François
Mitterrand.
On
se
souvient
de
son
récit
d’excès
et
de
tristesse :
Le
Film
pornographique
le
moins
cher
du
monde.
Mais
il
n’y
a
pas
que
Coluche
dans
la
cuvée
de
décembre
de
Schnock,
la
plus
addictive
des
revues.
Laurent
Chalumeau
nous
offre
« Une
certaine
idée
de
la
Marie-France »,
chanteuse
et
égérie
des
seventies.
Maud
Guillemin
réchauffe
l’air
en
ressuscitant
les
starlettes.
Matthias
Debureaux
remonte
à
la
surface
un
« trésor
caché »:
A.A.
(Ariane
Aragon),
signé
Patrick
Thévenon.
Surtout,
sous
le
titre
« Salut
les
coquins ! »,
une
vingtaine
de
pages
de
Paul
Gégauff,
âme
damnée
de
Chabrol
et
Rohmer,
rafle la mise.
Initialement
paru
dans
Lui
en
janvier
1971,
le
texte
est
un
festival
de
fusées
vachardes
sur
la
Nouvelle
vague :
« Rivette,
cinéphile
et
rien
que
cela,
vierge
à
trente
ans,
crut
découvrir
la
vie
par
le
truchement
du
Petit
livre
rouge. »
Poignardé
une
nuit
de
Noël,
il
y
a
tout
juste
vingt
ans,
par
sa
jeune
épouse,
Gégauff
n’est
pas
prêt
de
nous
quitter.
Les
guest-stars
de
Schnock
ne
meurent
jamais.
Texte paru dans Le Figaro, décembre 2013
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