samedi 27 janvier 2007

Remember Marc-Edourd Nabe


Où sont-ils ceux qui, comme moi, lisaient Au régal des vermines à la fin des années 80, au début des années 90 ? Nabe était là, fort comme un Gide, un Proust, comme un Bernanos pour les mini-Nimier que nous étions.
Tous, nous lui avons léché le cul à l’époque du léchage de cul généralisé. Nous avons léché plus qu’il ne fallait. A mort, à grand renfort de « je t’aime », de « A la vie ». Puis certains ont léché les pires grosses Berthas qui se présentaient. Et Nabe est passé à la trappe, aux oubliettes, pas assez bankable, fashion, net et présentable pour percer dans le grand huit du Luna Park littéraire.
Nabe, j'en parlais dans Stèle pour Edern, en 2001. Evoquant Hallier et la horde de sauvages qu'il traînait avec lui, devant lui, autour de lui, Nabe s'imposait. Le meilleur, le plus pur styliste. Classieux, cador du KO, Ali Boma Yé à mort. Le mec qui tue dans l’Idiot International, qui se tire en pleine gloire après Rideau et sa fusillade de tout ce qui fait pleurer les honnêtes gens. Personne, me semble-t-il, n’a dit l’importance qu’a eu Nabe pour nous, bambins coléreux du siècle.
Nabe, je l'ai un peu vu à l’époque. Il revenait de Patmos. Je couchais avec une de ses anciennes maîtresses qu'il n'aimait guère. Ca crée des liens et des inimitiés bizaroïdes. Marc-Edouard en voulait à la dame d’héberger « des écrivains underground ». Dans le même temps, il écrivait sur le 11 septembre, sa Lueur d’espoir.
Je me rappelle de Nabe dans un café rue de la Convention. Il fallait l'interviouver pour la revue Cancer. J'avais amener sa maîtresse. J'étais saoul, j’étais à côté de sa plaque. Il l'avais vu, il buvait une orange pressée. Il n'y a jamais eu d'interview. Au final, c'est un factotum de la revue qui s ‘est chargé de signer les mots de Marc-Edouard.
Après, j’ai dit tout le bien qu’il fallait dire d’Un Printemps de feu. La mitraille, la poésie, l’œil sur le réel et sur le cul de Shéhérazade. A part Besson, il n’y a eu personne pour voir ça. Dantec était là, avec son style de plomb, c’était mieux. Donc silence sur Nabe qui ose critiquer Israël et aimer, en chrétien, Dieudonné et le cadavre de Cheik Yassine.
Nabe, aujourd’hui, n’ a plus d’éditeur. L’immonde pense qu’il joue la comédie, qu’il se la pète « maudit », pleure sur son sort. Peut-être la joue-t-il un peu. Mais ça fait chier. Ca m’emmerde. Tout était plus drôle et plus tragique quand Nabe sortait deux ou trois livres par an. L’année 92 par exemple. Président : Francisque Mitterrand. Premier ministre : Bérégovoy avant la chute. Et dans les bacs de mon libraire : Rideau, Visage de Turcs en pleurs et Petits riens sur presque tout de Nabe. Trois bouquins qui accrochent, qui tapent aux carreaux de l’âme. Trois bouquins publiés par Marc-Edouard quand il en a eu envie.
L’envie de Marc-Edouard Nabe, ce sale gosse, cette ordure pour ceux qui veulent, ça ne se bride pas. Totale liberté pour le king du free style, le plus beau puncheur de la langue française. Les livres qu’il nous réserve sont des pépites à croquer urgemment.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

L'ancienne maîtresse qu'il "n'aimait guère" !!! de quel droit , par quel furieux systeme de pensée en arrives tu a cette état des choses
Toi ElGuerno ! de l'époque tu étais bien heureux de "coucher" avec cette maitresse là ! de te vautrer sur son canapé, de vivre un bon mois a ses crochets, apres qu'elle t'ai aidé a remonter une pente difficile
ah les jolis rendez vous au Val de Grace ! veux tu que nous en parlions ???
Je te pensais "bandit dandy", "sale gosse" au sourire fatal, mais tu es pire que ceux que tu flingues.
Lisa/Lise Dest