samedi 4 février 2012

Gazzara, c'était Bukowski aussi, et Ornella Muti ...



On apprend au détour d'un site d'info la mort de Ben Gazzara.
On se souvient, bien sûr, de l'acteur vu chez Cassavetes, dans The Big Lebowski des frères Coen ou dans le remake de L'Affaire Thomas Crown.
On se souvient aussi qu'il réalisa deux épisodes de Columbo dans les années 70, parmi les meilleurs, même si tous les Columbo des années 70 étaient des bijous d'époque, ciselés entre autres par le Prisonnier Patrick Mac Goohan.
On se souvient surtout que Ben Gazzara, c'était aussi Bukowski dans l'adaptation, par Marco Ferreri, des Contes de la folie ordinaire. Un poète alcoolique qui, à Los Angeles, paraît de lunettes noires son désespoir, sa mélancolie ricanante et ses cuites. Un poète alcoolique et sentimental : il tombait amoureux de Cass, "la plus jolie fille de la ville." De Cass, Bukowski écrivait : "Cass était une flamme mouvante, un elfe coincé dans une forme incapable de la retenir. Longs, noirs, soyeux, ses cheveux tournoyaient comme tournoyait son corps. Tantôt déprimée, tantôt en pleine forme, avec Cass c'était tout ou rien. On la disait cinglée. On : les moroses, les moroses qui ne comprendront jamais Cass. Pour les mecs, elle n'était qu'une machine baiseuse. Cinglée ou pas, ils s'en moquaient. Cass aimait la danse, le flirt, embrasser les hommes, mais, sauf pour deux ou trois, au moment où les types allaient se la faire, Cass leur avait toujours filé entre les pattes, salut les mecs."
Cass, dans Les contes de la folie ordinaire de Ferreri, c'était Ornella Muti. Les cheveux d'Ornella, la forme de son visage, sa peau douce, les lèvres d'Ornella, le cou mutilé d'Ornella, le cuisses d'Ornella, ses jambes, son cul sublime. Ornella Muti belle comme dans La dernière femme, La fille de Trieste, La chambre de l'évêque, Mort d'un pourri ou Un amour de Swann. Ornella Muti : héroïne proustienne qui, fut un temps, était une raison légale pour demander la nationalité italienne.
Ornella Muti : un corps du monde d'avant, qui s'offrait à Ben Gazarra, qu'il emporte avec lui.

1 commentaire:

Marignac a dit…

Le commentaire de la dissidence : il y a pire que Bukowski, c'est vrai : Djian qui est une mauvaise traduction de ce médiocre pochetron, et qui lui-même une exécrable traduction de Céline. La servilité des Français, n'a d'égale que leur ignorance. Courbez donc l'échine, comme d'hab, vous en êtes coutumiers, ça vient d'Outre-Atlantique, cette daube. C'est tout dire, cirez les pompes.