dimanche 1 février 2009

Branlée maison

Dans un coin du ring, il dérouille à
mort.
Bien fait pour sa gueule de bois.
Salaud, enculé, égoïste, cador de merde.
Il morfle comme le mec qui en a trop donné, n’en a trop fait qu’à sa fête.
Il paie cash son outrance.
Il raque pleine face pour l’ensemble de son œuvre :
Les coups du sort, les coups tordus, les coups de poker
Et le peu de beauté qui s’y cachait.

Dans un coin du ring, il se dit pourtant,
La trogne en sang,
Que la beauté, c’était important
La quête des derniers fadas,
Des feux follets adeptes de l’or du temps.
La légèreté du papillon, le coutelas du frelon.
La beauté, il l’a embrassée, l’a castagnée :
Elle se venge.
Elle se rend pas compte, la beauté.

Dans un coin du ring, il sourit encore,
Le corps cassé en deux.
Il encaisse
Il encaisse
Cœur sec comme une motte de terre du sud explosée sur un mur.
Il se prend une branlée maison
Même s’il sait que,
A la fin de l’envoi,
Il touchera,
D’un doigt pas encore mort,
Les lèvres de l’oubli.

6 commentaires:

Jérôme Leroy a dit…

C'est Marignac sur la photo? Nan?

Jérôme Leroy a dit…
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
Anonyme a dit…

Illusions : celui qui a l'air de perdre gagne…Sympa ! Non ?

Anonyme a dit…

& et encaisser les coups en beauté: vrai travail d'artiste

ubifaciunt a dit…

superbe
ce texte

la fin


surtout


(merci)

Anonyme a dit…

Tout le monde est KO ou KOI ?