Un
aveu :
le
concept
de
Raphaël
Mezrahi
nous
paraissait
flou.
Une
« Nuit
de
la
déprime » ?
Au
28
Boulevard
des
Capucines,
on
cherche
en
vain
la
moindre
trace
de
spleen
sur
les
visages.
Pas
de
salariés
en
colère,
ni
de
ministres
socialistes
à
l’horizon.
Un
certain
bonheur
est
de
mise.
L’Olympia ressemble
de
plus
en
plus
à
une
annexe
des
émissions
dominicales
de
Michel
Drucker.
Le
temple
tiède
du
music-hall.
En
hiver,
ça
réchauffe.
Des
charentaises
et
des
boîtes
de
Kleenex
sont
distribuées.
On
voit
le
genre :
« Je
prends
tout
à
la
dérision,
surtout
la
déprime ».
Autrefois
connu
pour
ses
interviews
loufoques,
Mezrahi
est
un
parfait
maître
de
cérémonie.
Il
présente
le
concertiste
Alexandre
Tharaud,
qui
promet
une
mélodie
« ennuyeuse ».
Elle
est
signée
Satie.
Combien
sont-ils,
dans
la
salle,
à
entrevoir
l’ombre
de
Maurice
Ronet
derrière
les
notes
gymnopédiques ?
Tout
le
monde,
par
contre,
reconnaît
Raymond
Domenech.
Sa
tête
de
Knysna
provoque
une
ovation.
Nous
préférons
Mathilde
Febrer,
violoniste
dont
les
boucles,
aux
reflets
blonds,
aimantent
le
regard
à
chacune
de
ses
apparitions.
Des
écrivains,
également,
sont
de
la
partie.
Yann
Queffelec
nous
parle
de
« seins »
et
de
« pouliche
trempée ».
Plus
tard,
Raphaël
Enthoven
récitera,
convaincu
et
convaincant,
un
passage
de
Voyage
au
bout
de
la
nuit.
Parmi
les
spectateurs,
quelques
bâillements.
Amel
Bent
ou
Nolwenn
Leroy
ont
davantage
la
cote.
Après
un
long
intermède
d’outre-tombe
de
Michel
Berger,
un
moment
de
grâce :
Christophe.
Portant
veste
claire
à
carreaux,
pantalon
de
corsaire
et
boots
en
cuir,
le
« dandy
un
peu
maudit,
un
peu
vieilli »
s’installe
au
Steinway.
Sa
voix
de
crooner
nous
touche.
On
regrette
qu’il
ne
prolonge
pas
notre
plaisir.
Après
Les
Paradis
perdus,
la
Dolce
vita ?
A
la
place,
une
minute
de
silence
à
la
mémoire
des
« produits
qui
nous
ont
quitté » :
Virgin,
Léonarda,
Valérie
T.
Applaudissements
timides.
Un
vieux
monsieur
à
moumoute,
sosie
de
Guy
Bedos
ou
d’Elton
John,
s’avance
sur
scène.
Personne
n’a
reconnu
Bruno
Masure,
ni
ne
l’écoute.
Il
est
temps
de
partir,
emportant
avec
nous
la
silhouette
et
la
voix
de
Natalie
Dessay,
qu’accompagne
Yvan
Cassar :
« Y
en
a
qui
voit
la
vie
en
rose
/
Moi
c'est
en
noir,
au
septième
ciel. »
Satie,
Christophe,
Céline,
Nougaro :
la
déprime
est
une
belle
idée
neuve.
Texte paru dans Le Figaro, le 12/02/2014
Texte paru dans Le Figaro, le 12/02/2014
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