"Faire l'amour, je ne trouvais rien de mieux pour survivre à l'ennui, l'ennui que j'éprouvais depuis l'enfance, qu'aucun bonheur ne pouvait satisfaire, le sentiment que la vie, fût-elle comblée, ne serait jamais qu'une vaine traversée, et que les occupations, tous les voyages que je pourrais faire, tous les romans que j'écrirais, les passions même qu'ils m'arriveraient d'avoir, resteraient une manière de divertissement."
Ailleurs, il note : "Notre mémoire ne nous appartient pas. Nous avons plusieurs passés : celui dont nous nous souvenons et celui que les autres détiennent à notre insu. Il est étrange de se dire que notre avenir se compose de passés et de secrets qui, comme des bombes à retardement, attendent d'être révélés."
Ou encore : "Ainsi traversons-nous pendant quelques jours, quelques mois, quelques années, la vie d'une personne, dans l'amour ou la passion, puis dans l'indifférence."
Vilain, qui écrit aussi "Est-ce pour justifier ma réputation que j'excellais dans l'art de déplaire ?", est la plus plaisante des lectures d'hiver.
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