mercredi 15 septembre 2010

Comme dans un poème de Valery Larbaud




C'était un bel été.
Le bleu Monory du ciel.
Les rayons qui aiguillent les arabesques de la chaleur.
Le lac Léman et son eau calme comme dans un poème de Valery Larbaud.
La plage loin de la foule.
Les lunettes noires pour se retirer, encore plus, de l'immonde et de ses bruits de bettencourt, de woerth, de chasse aux roms.
Les lunettes noires pour lire Les saisons de Roger Vailland de François Bott (Grasset, 1969) et Le soleil se lève aussi de Hemingway.
Les lunettes noires, les ajuster, les retirer, te regarder et te dire, quand tu reviens de quelques longues minutes de nage, les mots les plus beaux, les mots au plus près de ta peau hâlée, te parler de tes boucles brunes aux reflets presque blonds à baiser sans fin, te parler de tes yeux de violence amoureuse et de fragilité mêlées, de tes lèvres à l'aube, l'après-midi, autour de minuit, te parler de la winston light que tes lèvres emprisonnent, que tes lèvres embrasent tel un baiser parti en fumée, te parler de tes seins et de la pointe si délicate de tes seins, te parler de ton cul et des féeries nés de lui, te parler de tes jambes, cette oeuvre érotique d'un dieu obsédé de toi, ce compas de mes déséquilibres et de mon harmonie, te parler de tes pieds qui rendent plus fou que les fous.
Les lunettes noires, comme la nuit qui vient, et les feux follets en terrasse et le vin blanc qui coule et l'ivresse légère et les corps amoureux, sans fin.
C'était un bel été.

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