Dans un carnet, je note quelques phrases :
"Une nouvelle aristocratie prenait le pouvoir : celle des jolies jambes, des silhouettes élancées."
"Auriez-vous l'obligeance de m'indiquer le chemin de l'enfer ?"
"Nous ne cessons de nous jouer nous-même."
A Vienne, cette impression retrouvée d'être un espion heureux et fatigué dans une ville post-guerre.
A mon bras : la plus belle des apparitions.
Les si jolies jambes, la silhouette élancée, c'est elle.
Sensualité au coeur de l'hiver, des bonnets de laine, des nostalgiques du "talentueux Adolf" :
"Les Autrichiens ont réussi à faire croire au monde entier que Mozart était autrichien et que Hitler était allemand."
Au Café Griensteidl, Karl Kraus s'emporte contre le manque d'élégance de quelques ectoplasmes des deux sexes. Thomas Bernhard en rajoute. Frantz Wittels cherche une jeune fille qui ne viendra pas. Louise Brooks passe. Mélanie Klein, Alma Malher et Irma K. aussi.
Dans les librairies, le visage sublimement triste de Natascha Kampusch.
Une question, alors que les visages de Beigbeder - Un roman français - et de Houellebecq - Interventions II - se détachent des piles : que fais, à cette heure de l'après-midi, Natascha ?Au dos du livre de Beigbeder, une citation d'un certain Jean-Marc Parisisi : éclat de rire en imaginant la tête de Jean-Marc confondu en plus, pour le coup, avec Yann Moix.
Sur Herrengasse, au numéro 14, Peter Altenberg s'est fait porter pâle. Cette queue devant le Café Central est, il est vrai, effrayante.
De retour au Radison Blue Palais, c'est avec le fantôme d'Altenberg que nous fumerons une cigarette, volutes légères effleurant la peau nue.
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