C'était en juin 2010.
Une nuit d'après les éclats.
Une nuit de pinot gris et de fumées enchanteresses.
Nous regardions Les derniers jours du monde, le film des frères Larrieu, d'après le roman de Dominique Noguez.
Dominique Noguez, d'ailleurs, apparaît dans une scène du film, classieux en costume noir et chemise blanche au milieu d'une ultime soirée libertine donnée par quelques bourgeois qui attendent la mort, classieux comme dans Soudaine mélancolie.
Tu étais nue, allongée contre moi sur le canapé défoncé.
Tu étais nue, et Liv Tyler, dans Beauté volée, et Eva Green, dans Les innocents, ont volé quelques zests de ta grâce
Tu étais nue, et je t'écoutais me raconter l'été, la plage, le sable, ta peau sous les caresses chaudes d'en haut qui te rappelaient les miennes.
Tu étais nue, et je me souvenais, avec toi, des saisons incendiées, de l'ivresse des nuits et des petits matins de bord de mer où la jouissance, comme un goéland sur le bois du balcon du Flaubert, s'invitait pour embraser l'aube.
Tu étais nue, et tu me disais "Il faudra, mon amour ...", et tu dessinais la fin de la terre, le vent violent, l'écume et puis aussi les bords d'un lac où il sera bon de lire Sexe et sarcasmes de Roland Jaccard, Traité du cafard et Délectations moroses de Frédéric Schiffter et puis, bien sûr, Physiologie des lunettes noires du camarade Leroy.
Tu étais nue, et tes yeux et tes lèvres et ton cou et tes seins et chacun des grains de beauté de ton corps amoureux m'apprenaient, telle une apparition sans cesse réinventée, que les derniers jours du monde seraient le palace infiniment sensuel de nos envies.
1 commentaire:
Vivement le début de la fin du monde. On est dedans...
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