dimanche 30 mai 2010

De François Cérésa, de quelques inclassables et "Du soufre au coeur" ...


Ne pas cacher son plaisir.
Les ouiquendes de la fin du mois de mai m'enchantent.
Les mots, les sourires, les caresses, la sensualité de la plus jolie fille du monde, mon héroïne peau épique de l'amour fou.
La folie douce du temps inventé, en terrasse, plein soleil ou sous la lune.
La tendresse de baby Lou', qui n'est plus un bébé.
Et, par surprise, un salute en forme de olé ! de François Cérésa, dans l'édito du dernier numéro de son excellent Service littéraire.
Cérésa a toujours fait ce qui lui plaît, avec une classe folle et mousquetaire. C'est un tonton flingueur dont la grâce mélancolique serait celle d'un aristocrate du monde d'avant. Les mots à l'assaut, à la caresse, il connaît. Qu'il s'agisse de ses romans - je pense aux Moustaches de Staline dont j'avais parlé dans L'Opinion indépendante ou à Petit papa Noël que Pascal Galodé vient d'éditer -, de ses chroniques du Figaro Madame ou de son art de réunir les derniers écrivains fulminants dans une auberge espagnole où le style est roi, Cérésa fait mouche à chaque bon coup.
Et ce qu'il dit de quelques "inclassables" précieux et d'un roman qui m'est chair me donne un sourire gros comme le Ritz ...
"Tout le monde se classe. On essaye toujours de se classer. Ce qui est bien, c’est ce qui ne se classe pas. L’inclassable, c’est la classe. Il y a les écrivains engagés, les écrivains dégagés. Il y a la mention classable, la mention inclassable. On se classe comme un vieux bordeaux, on se déclasse d’un coup de plume. Les inclassables n’aiment pas les constipés du crayon. « Les inclassables », c’est aussi une collection. Lacoche, Gegauff, Bonnand, Le Guern. Ces pistoléros fuient la langue incolore, aride et ampoulée des herbiers de la bien-pensance. L’inclassable réprouve le sentimental pompeux des désespérants démagos de l’édition. Nous sommes chez Alphée. Un dieu transformé en fleuve. Inutile de dire que ça coule. Loin du politiquement lymphatique et larveux, on dégorge de roboratives opprobes. Après « La maison des girafes » de Philippe Lacoche, « Tous mes amis » de Paul Gégauff (disparu en 1983, dont a joliment parlé Eric Neuhoff dans « Les insoumis ») et « Alexandrine grande voyageuse à Paris » d’Alain Bonnand, voilà « Du soufre au cœur » d’Arnaud le Guern. Ce grand vent nous dégage les bronches. Les désespérés hilares dignes de Calet, Blondin et Nucéra sont à la fête. On ferme le robinet des eaux tièdes. Longue vie aux inclassables !"
François Cérésa, Service Littéraire, mai 2010

2 commentaires:

Arnaud Le Guern a dit…

Service littéraire, c'est du bon. Tout sur leur site : http://www.servicelitteraire.fr/

lise dest a dit…

Demain, demain je recupere enfin "du souffre au coeur" les bonnes librairies oui tu as raison il n'y a que là que l'on trouve les vrais bons ouvrages

J'ai calmé mon impatience car je voulais que dure l'attente !!

Demain demain je ferais ce petit papier sur mon blog de parisienne

Tu sais déjà ce qu'il va manquer sur la premiere page ...

Lisa