mardi 22 mars 2011

Sea, sex and blood




Pour oublier les truies et autres Viiip débiles profonds et se donner quelques idées pour en finir avec eux : regarder Piranha 3D d'Alexandre Aja.
La joie, tout d'abord, de revoir Elisabeth Shue si longtemps après Leaving Las Vegas, film crépusculaire où elle interprète une pute magnifique. Elle est devenue un peu trop musclée, Elisabeth, mais elle possède toujours cette sensualité fatiguée dans le visage.
Dans Piranha 3 D, elle joue un shériff qui, lors d'une Spring break party à Victoria Lake, ne parvient pas à sauver bimbos et corniauds bodibuildés d'un massacre orchestré par des piranhas très en colère.
Les filles, plein soleil, sont en bikini. Elles boivent de la tequila, mouillent leur ticheurte. Elles sont étudiantes ou actrices porno. Elles ont cette beauté, très légère, qu'ont parfois les ravissantes idiotes. Elles finiront, évidemment, en charpie : sea, sex and blood à l'envie.
Aja se moque, s'amuse, se fait plaisir comme dans Haute tension en 2003.
Cécile de France a-t-elle déjà été plus sexy que dans Haute tension, en psychopathe au caraco blanc ensanglanté ?
Ici, au milieu des piranhas voyeurs, la brune Kelly Brooke et la blonde Riley Steele dansent nues sous les flots. Elles s'effleurent, se caressent les seins, s'embrassent. Avant l'hémoglobine, la grâce inutile, c'est-à-dire essentielle, d'un ballet érotique et aquatique. Touché, coulé.

dimanche 20 mars 2011

Et si BHL demandait à Nico le petit des frappes aériennes ciblées sur un certain Carré Viiip ?



_ J'suis Viiiip moi. Et elle, elle est Wanna Viiip ...
_ Pardon ?

_ Je suis Kevin Beverly Cindy de FX, queen des peoples de la night. J'suis Viiip quoi, j'suis The best, j'suis une star quoi ...

_ Une star ?

_ Ouais man. J'suis Viiip, je déchire tout, j'ai fait Mon cul story et Tu veux pas niquer ma reum ?, j'suis le plus drôle, le plus beau, je rentre dans toutes les boîtes, je me tape toutes les meufs, j'suis top cool, je sais pas faire un café ni faire marcher la machine à vaisselle, j'suis macho man et girl power à la fois, j'suis la star des Viiip tu vois ...

_ Une star comme BB dans Le Mépris, comme Claudia Cardinale chez Visconti, comme Catherine Spaak, comme Sagan dans ses mots et dans sa vie ?

_ De qui tu m'parles, t'es fou ? Y sont pas Viiip ... J'les nique tous. J'les emmerde. J'suis Kevin Beverly Cindy de FX. Ils ont fait quoi eux ?

_ Ils ont mis "un peu de soleil dans l'eau froide".

_ Des nuls, des ringards. Y sont pas célèbres. Y sont pas Viiip. Y zont ka voter pour moi. The best de tous les Viiip. The star. Même Michael Vendetta le dit ...

_ Tout est dit alors. Gare, toutefois, aux piranhas, aux frappes aériennes ciblées sur la Plaine-Saint-Denis ou à Kadhafi qui, avec sa garde prétorienne, s'amuserait beaucoup en exil dans le Carré Viiip ...

Soral, Ardisson et "Petits acacias"



Sur Causeur , je frustre avec joie les pro et les anti Alain Soral.
Les pro veulent qu'on leur explique pourquoi leur maître est un génie ; les anti ne supportent pas la simple évocation de l'essayiste et de son amie Marine.
Il aurait fallu, en outre, parler du "fond" de Comprendre l'Empire et le faire, à la manière lourdingue et ennuyeuse d'un Fine quelle crotte ou de Soral lui-même.
Le "fond", je suis tombé dedans et j'ai tiré à vue sur la forme du petit livre noir d'un Soral grande gueule et très mauvais à l'écrit.
C'est à lire ici : http://www.causeur.fr/comprendre-soral,9226
Happé, toujours, par le "plaisir aristocratique de déplaire", je salue comme il se doit, dans les pages de Service littéraire de François Cérésa, la mort du présentateur télé Thierry Ardisson.
Son Dictionnaire des provocateurs, écrit par le sinistre Joseph Vebret, aura été son avis de décès.
Dans Service littéraire, journal d'écrivains comme l'étaient Arts, La Parisienne ou L'Idiot international, les mots sont à la fête et signés : Roland Jaccard, Frédéric Schiffter, Eric Neuhoff, Christian Millau, Christian Authier, François Bott, Frédéric Vitoux, Jacques Aboucaya, Anthony Palou, Philippe Lacoche.
Du beau, du bon, du dispersé "façon puzzle", du classieux.
Pour lire sur le ouèbe, pour s'abonner, pour tout savoir, c'est ici : http://www.servicelitteraire.fr/
Loin de Soral, d'Ardisson et tutti merdi, il sera bientôt question, sur ce blogue et ailleurs, de Frédéric Berthet, du Come baby de Patrick besson, de Tout Paris de Bertrand de Saint-Vincent. La langue française telle que nous sommes quelques-uns, encore, à l'aimer. Le style à l'assaut, à la caresse. Le style à l'oeuvre en pleine fin du monde, fronts japonais, libyen ou stupidement "Viiip". Le style qui, par exemple, à la suite de la soirée d'inauguration du salon du livre, a allumé la mèche de la nuit.
Il y avait - au Jeu de Quilles, rue Boulard, Paris XIVe - les camarades Leroy et Serafini, ma belle amoureuse et une exquise Chinoise à Paris. Benoît Reix, chef hautement talentueux, cuisina Carpaccio de veau sous la mère au parmesan et agneau de chez Desnoyer. Guillaume servit Arbois pupillin de Pierre Overnoy, Cheverny Villemade, cuvée "Les petits acacias" et quelques autres bouteilles, merveilles naturelles qui font tourner les tables.
Jusqu'au petit matin, dans l'ivresse légère et la fumée : amour fou et socialisme utopique, mélancolie et Mélenchon, dolce vita et cul de Marine, lunettes noires et Paul Gégauff, Flirts en hiver et monde d'avant, ouiquendes plein soleil et vulgarité des tristes temps où nous vivons, Jean-Pierre Enard et DSK, fulgurances des moralistes français et poésie de la peau des jeunes femmes, La Haine et feux follets ...
La beauté, définitivement, beau soucis et antidote.

mardi 1 mars 2011

Vienne #3 - Bel-ami

Pour boire de nombreux derniers verres, après avoir dîné dans Vienne au calme très suisse, nous nous installons dans les fauteuils Voltaire du Bel-ami.
Les bars d'hôtel où K. et moi aimons ouvrir la nuit ont souvent des noms d'inspiration normande : Le Bel-ami au Radison Blue Palais, le Bovary au Flaubert, à Trouville.
Dans ces lieux de cuir et de bois, le temps se suspend à nos lèvres.
Au Bel-ami, une serveuse à jupe droite et aux talons sévères nous amène Margarita, vodka tonic, martini gin et un cendrier. Ici, la fumée n'est pas persona non grata.

_ Tu la trouves jolie ?
_ Je ne sais pas.

L'heure est à l'ivresse légère, aux caresses le long d'une cuisse, aux tables qui tournent.

_ J'ai envie de regarder Match point avec toi.
_ Je suis sûre que tu étais amoureux de Scarlett. C'est tout à fait ton genre de fille.
_ J'étais amoureux de Scarlett et de Emily Mortimer. Il en faut pas oublier Emily Mortimer. Jeune bourgeoise brune et lasse au visage de souris mutine.

Un pianiste costumé joue La mer de Trenet, Sway de Dean Martin. Il est Italien comme le héros de Smoking à la mer de Louis-Henri de La Rochefoucauld. De vieilles clientes s'acoudent à son Steinway, lui font de l'oeil. Lui préfère sourire à K.
_ Sinatra ?
_ Fly me to the moon !
Minuit passé, dernier verre, chambre 122, eau brûlante sur la peau, eau à la bouche, frissons au bout des doigts, amour, tout est beau