lundi 28 mai 2007

Asia, Asia, Asia

Le grain de peau
d'Asia
nous dit
qu'elle n'est pas morte
Quoi ?
L'Eternité,
qui est
l'autre nom
canaille
de la Beauté.

dimanche 27 mai 2007

L'Union libre

Ma femme à la chevelure de feu de bois
Aux pensées d'éclairs de chaleur
A la taille de sablier
Ma femme à la taille de loutre entre les dents du tigre
Ma femme à la bouche de cocarde et de bouquet d'étoiles de
dernière grandeur
Aux dents d'empreintes de souris blanche sur la terre blanche
A la langue d'ambre et de verre frottés
Ma femme à la langue d'hostie poignardée
A la langue de poupée qui ouvre et ferme les yeux
A la langue de pierre incroyable
Ma femme aux cils de bâtons d'écriture d'enfant
Aux sourcils de bord de nid d'hirondelle
Ma femme aux tempes d'ardoise de toit de serre
Et de buée aux vitres
Ma femme aux épaules de champagne
Et de fontaine à têtes de dauphins sous la glace
Ma femme aux poignets d'allumettes
Ma femme aux doigts de hasard et d'as de coeur
Aux doigts de foin coupé
Ma femme aux aisselles de martre et de fênes
De nuit de la Saint-Jean
De troène et de nid de scalares
Aux bras d'écume de mer et d'écluse
Et de mélange du blé et du moulin
Ma femme aux jambes de fusée
Aux mouvements d'horlogerie et de désespoir
Ma femme aux mollets de moelle de sureau
Ma femme aux pieds d'initiales
Aux pieds de trousseaux de clés aux pieds de calfats qui boivent
Ma femme au cou d'orge imperlé
Ma femme à la gorge de Val d'or
De rendez-vous dans le lit même du torrent
Aux seins de nuit
Ma femme aux seins de taupinière marine
Ma femme aux seins de creuset du rubis
Aux seins de spectre de la rose sous la rosée
Ma femme au ventre de dépliement d'éventail des jours
Au ventre de griffe géante
Ma femme au dos d'oiseau qui fuit vertical
Au dos de vif-argent
Au dos de lumière
A la nuque de pierre roulée et de craie mouillée
Et de chute d'un verre dans lequel on vient de boire
Ma femme aux hanches de nacelle
Aux hanches de lustre et de pennes de flèche
Et de tiges de plumes de paon blanc
De balance insensible
Ma femme aux fesses de grès et d'amiante
Ma femme aux fesses de dos de cygne
Ma femme aux fesses de printemps
Au sexe de glaïeul
Ma femme au sexe de placer et d'ornithorynque
Ma femme au sexe d'algue et de bonbons anciens
Ma femme au sexe de miroir
Ma femme aux yeux pleins de larmes
Aux yeux de panoplie violette et d'aiguille aimantée
Ma femme aux yeux de savane
Ma femme aux yeux d'eau pour boire en prison
Ma femme aux yeux de bois toujours sous la hache
Aux yeux de niveau d'eau de niveau d'air de terre et de feu

André Breton

lundi 21 mai 2007

Back in Rennes

A Rennes, pendant trois jours, il y a eu le feu d'artifice des belles amitiés. Les vieux et les moins vieux camarades aux blazes de joyeux brigands - Paulin'ho, Bibi, La Chotte, Robertinovitch, Lulu, Poissel -, les bons vins, les alcools forts, un bistrot nommé Le Petit vélo, les mots fusées, les éclats de voix, la dérive sur les vieux pavés de cette vieille ville, l'électricité au coeur de la nuit, celle qui brutalement appelle l'aube. Dans le baluchon de l'aube, quelques cadeaux : J'ai déjà donné ... de ADG, Tu ressembles à ma mort de Fajardie, Comme un fauteuil Voltaire dans une bibliothèque en ruines de Leroy et Les héros du peuple sont immortels de Jean-Michel Gravier. L'aube se rappelle de Jean-Michel Gravier, feu follet mort en 1994.
A Rennes, pendant trois jours, il y a eu d'exquises silhouettes. La grâce mimosa de ma muse. Ses pas d'héroïnes de Wong-Kar-Waï sur l'asphalte. Ses jambes croisées, le creux de ses reins, la fumée de sa cigarette alors qu'elle boit un Get 31 assise au comptoir d'un bar. La grâce de ma "musette", bambine qui tutoie les étoiles. La glace furtive d'une blonde inspectrice de la BAC, traversant la place illuminée pour courser la dizaine de castagneurs d'un jeune mec en sang. La grâce d'une belle amie - qui aime les films de Kieslowski et Dita von Teese - qui me dit : "J'attends que tu finisses enfin ton roman". Ce que je vais enfin faire.

jeudi 10 mai 2007

Elle s'appelle Lolita (to Jovic Preciado)

"Lo-Li-Ta... lumière de ma vie, feu de mes reins. Mon pêché, mon âme. Lo-Li-Ta... le bout de la langue fait trois petits bonds le long du palais pour venir à trois cogner contre les dents... Lo-Li-Ta.... Elle était Lo le matin. Lo, tout court. Un mètre quarante huit en chaussettes debout sur un seul pied. Elle était Lola en pantalon. Elle était Dolly à l'école. Elle était Dolorès sur le pointillé des formulaires. Mais dans mes bras, c'était toujours Lolita."
Nabokov

samedi 5 mai 2007

La chanson érotico-pop de Philippe Lacoche

Tous les plaisirs sont dans Lady B.[1], recueil de poèmes de Philippe Lacoche auquel est joint un CD où chaque texte, mis en musique, se transforme en morceau d’un psychédélique « conte érotico-pop ». Le premier plaisir, celui du regard, nous happe dès la couverture : l’absolue beauté – en noir et blanc – des jambes d’une femme, les résilles qui les parent, une main et un talon fin délicatement posés à même le sol. Sur cette esquisse de silhouette, Lacoche va jeter ses mots légers et secs taillés dans les bulles des douces ivresses.
Se jouant des genres, Lady B. est une chanson de gestes sensuels, qui doit autant à Roger Vailland qu’au Gainsbourg de Melody Nelson, une chanson dont les personnages habitent un drôle de pays des merveilles. Le narrateur aime une jolie libertine qu’il nomme Lady B : « A Pallenberg, elle fait penser, / Aux seventies, elle fait rêver / Une Anita brune égarée ». Ce Stendhalien au regard froid n’en a que pour sa muse. Rien n’échappe à son oeil : ses paupières, son ventre, ses seins, ses grains de beauté et sa petite culotte, qu’il appelle son « doudou ». Rien ne lui plaît davantage que l’amour avec elle : « Ma Lady B adore donner, / Et m’aimer sans se retourner, / Au gré du gel, en elle, je vais, / L’hiver est chaud en Lady B ». Mais rapidement, le monde hautement sexy des deux amants va se détraquer. Arrivent dans leur vie Cosette, une lolita dévouée, et l’ours Roger, coquine peluche animée qui ne respecte aucune convenance. Autant de grains de folie qui entraînent le conte du côté de chez Lewis Carroll et Laclos : chacun plonge dans un trou noir où l’imagination est reine, les jardins extraordinaires et la perversité toujours chargée d’électricité charnelle.
La sensualité n’est pas une nouveauté chez Lacoche. Elle fait partie de son univers, comme la nostalgie du temps qui file et la musique, lui qui fut rock critique à Best. Dans ses nombreuses nouvelles, il a toujours su lui faire la part belle. Quant à ses romans, nous ne sommes pas prêts d’oublier l’élégance incendiaire de Jane dans Les yeux gris ou encore l’apparition de Féline, l’héroïne de Tendre rock : « Féline. Je ne voyais qu’elle. Autour : le vide. Le silence. Elle était là, assise, les jambes croisées dans un jean délavé. Attitude si féminine. Un pull multicolore tricoté en grosse laine faisait ressortir la fragilité de ses attaches, la brillance aiguë de ses prunelles de jais. » Une apparition délicieusement érotique à laquelle répond, dans Lady B., une rafale de vers à la grâce imparable : « Cathédrale, premier baiser, / C’était novembre, brumes froissées, / Nous avions bu aux Trois Maillets, / D’emblée, aimée, vous Lady B. »
in L'Opinion indépendante, 20/04/2007
[1] Lady B, conte érotico-pop, Le Castor Astral, 59 p., 14 euros. Préface de Philippe Manœuvre. Postface de Christian Authier

mercredi 2 mai 2007

Martina Stella encule Nico

Elle apparaît dans "Juste un baiser", film italien à se damner.
Elle est obsédante, blonde comme la lune.
Le reste, je m'en branle.
Elle encule le réel du jour.

Nicolas le petit and tutti merdi

Ségolène n'ose pas attaquer - Nico le petit ne se prive pas, il ne cible que le mari pas marrant : quid de Cécilia qui a de jolis seins.
Cécilia va mal paraît-il. Cécilia se cache. Cécilia s'est trop donné sous les sunlights. Cécilia ne veut plus baiser sous caméra.

Cécilia, m'a dit il y a deux ans et plus un vieil ami, n'aime pas les coups. Et Nico - Azouz Begag le confirmera, Les journalistes de Libé, de france TV, du Fif Mag' (Macé Scarron) - est un nerveux. Nico, quand on dit non, cogne, castagne. Après il dénonce la lapidation des femmes. Cécilia pleure, se tire.

Nico le petit est toujours un enculé.

Nicolas le petit est un enculé (4, 5, 6 ...)

Il ment - on lui pardonne
Il trompe sa femme - on lui pardonne
Il cogne sa femme - il est nerveux
Il se drogue - Jean-Louis aussi
Il n'aime pas les mauvais Français - c'est génétique
Il est hétérosexuel - ça arrive aux meilleurs
Il aime le kärcher - paix à son anus
Il déteste les profs, les fonctionnaires, les fraudeurs, les tricheurs, les passionnés d'anciens français, les non - informaticiens, les non - scientifiques, les non - marketing boys and girls, les flics trop sportifs, les profs de lettres qui enseignent la Princesse de Clèves, les chercheurs en sciences sociales - ces fainéants - et autres "merdes" de la fonction publique.
Il déteste les mots - "ce ne sont que des mots"...
Il déteste l'individu qui n'est pas "reformatable".
Il hait ce qui n'est pas l'action - c'est à dire la réflexion
Il est définitivement un enculé

Un beau moment

Ségolène est en train de mettre une branlée à Nico le petit - il est 22 h 35. Elle cogne bien. Précise, nette, punchy, belle pour le première fois. On dirait presque - tout est dans le presque - la fille d'Ali. Lui, il redevient nabot. On ne l'entend pas. Il reprend ses tics. Il n'attaque que le mari - bien joué l'enculé. Une question : Ségolène, pourquoi ne pas balancer sur Cécilia, sur Nico et sa mumuse au beurre noir ?